La littérature sous caféine


mercredi 30 août 2006

Philippe Forest : Sariganawa (Folio, 2005)

Série d’essais sur l’œuvre et la vie d’artistes japonais. Le livre s’ouvre par une longue digression de l’auteur sur son propre rapport à la vie, la littérature et ses rêves d’enfant. Ce bout de prose somptueuse, à l’éloquence à la fois classique et discrète, laisse une forte impression. Les essais, par la suite, perdent un peu de cette éclatante densité.

Extrait :
« Tous les souvenirs enfin s’effacent. Et puis restent les rêves. Alors, comme ils sont seuls désormais, c’est à eux que l’on confie le souci de sa vie. » (p15)

lundi 14 août 2006

Jean Echenoz : Ravel



Ton d’ironie douce pour cette peinture des dix dernières années de la vie de Ravel. Echenoz aime les atmosphères de voyage sans but, les personnages vaporeux, sans volonté apparente, légèrement désoeuvrés, toujours conscient d’un certain comique affleurant dans les situations les plus sérieuses. Ici la drôlerie consiste surtout dans le décalage entre la renommée de Ravel et la grande modestie de sa vie, si bien qu’il s’installe dans ces pages, après l’ennui distingué du premier chapitre, un certain charme. Le détachement de Ravel, jusque dans la maladie, devient touchant.