Jean-Paul Kauffmann, le plus célèbre otage de France, nous livre dans son beau récit de voyage L’arche de Kerguelen (Flammarion, 1993) de jolies réflexions sur le temps qui passe (dans un bateau) :

« Plus que la souffrance le désoeuvrement n’est-il pas l’épreuve suprême ? Qui sait combler le vide de l’âme quand plus rien ne l’absorbe est tiré d’affaire. Il triomphe du supplice le plus cruel : le temps sans mesure ni terme. La douleur occupe ; l’être souffrant se contemple dans son tourment. L’ennui ne connaît ni la nuance ni la satiété. »

Personnellement, je pense tout de même préférer l’ennui à la douleur. C’est une souffrance, disons, plus fade…