Dans la plupart des romans de Balzac, le protagoniste est un homme pur, au cœur bon, souffrant dans l’adversité, prêt au sacrifice – j’achève tout juste ma lecture de La Recherche de l’infini. Et c’est finalement l’impression que me fait Balzac lui-même : je suis persuadé maintenant qu’il était un homme généreux, bienveillant. Du moins, qu’il avait cette image de lui-même.

En fin de compte, c’est une chose rare que l’écrivain soit un personnage sympathique. Et cette sorte d’ethos compte, à mes yeux, dans l’appréciation que je me fais d’une œuvre. Je ne suis d’ailleurs pas d’accord avec Proust sur ce point : la rupture n’est pas si grande entre l’auteur et son personnage. Souvent, la biographie éclaire des aspects mystérieux d’un livre. Et puis, soyons honnête : la part d’admiration que l’on porte à une œuvre, on la porte aussi et surtout à la femme ou à l’homme qui l’incarne.