La littérature sous caféine


lundi 7 février 2011

"Pour que tout change, il faut que rien ne change..." (Le Guépard)


Le Guépard Extrait 1
envoyé par toutlecine. - Regardez des web séries et des films.

On connaît le film de Visconti, Le Guépard, on connaît moins le livre dont il est inspiré, véritable petit bijou publié juste après la mort de son auteur, Guiseppe Tomasi di Lampedusa, un aristocrate sicilien qui s’est inspiré d’une lointaine figure familiale pour dresser le portrait de ce noble flamboyant (Burt Lancaster à l’écran), sentant venir au milieu du 19ème siècle le vent de la Révolution et facilitant l’alliance de son neveu (Alain Delon) avec une fille incarnant les forces vives du peuple.

Tout est parfait dans ce petit livre : du souffle romanesque à la qualité de l’écriture (classique mais rutilante), de la précision des portraits à la finesse de l’analyse politique. Pour la première fois, je lis un livre dont il semble que le film se soit inspiré à la ligne près (les dialogues eux-mêmes semblent identiques), à l’exception de quelques scènes finales sur lesquelles le film fait l’impasse (notamment celle de la mort du Guépard). Et le film est aussi brillant que le livre, sans paraître ridiculement maigre par rapport à lui (c’est souvent l’impression que donne un livre par rapport au film : celui de fourmiller de milliers de détails que le film ne peut se permettre de mettre à l’écran). Le livre enrichit le film sans le faire oublier, plus jouissif encore par les précisions qu’il apporte et par sa beauté propre.

Les descriptions de villes, de villages et de campagnes sont parfaites : ni trop longues, ni trop maniérées, elles restent fortement expressives et j’ai eu la sensation, en les lisant, de trouver les mots pour décrire ce que j’avais vu moi-même pendant mon récent voyage en Sicile. La description de Palerme, notamment, est saisissante : plus d’un siècle et demi après l’action du roman, on croirait vraiment que rien n’a changé sous le ciel sicilien – faisant un curieux écho à la célèbre phrase du roman, égrenée à plusieurs reprises dans le texte : « Pour que rien ne change, il faut que tout change… »

Le portrait du Guépard (page 12, dans l’édition Points) :

« Les rayons du soleil couchant de cet après-midi de Mai illuminaient le teint rosé, les poils couleur de miel du Prince ; ils dénonçaient l’origine allemande de sa mère, cette princesse Caroline dont l’orgueil hautain avait glacé, trente ans auparavant, la cour négligée des Deux-Siciles. Mais dans son sang d’autres essences germaniques fermentaient, bien plus fâcheuses pour cet aristocrate sicilien en cette année 1860, que l’attrait de la peau très blanche et des cheveux blonds au milieu de gens olivâtres et aux cheveux de jais : un tempérament autoritaire, une certaine rigidité morale, une propension aux idées abstraites qui dans la mollesse de l’habitat de la société palermitaine s’étaient transformés en arrogance capricieuse, en scrupules moraux perpétuels et en mépris pour ses parents et ses amis qui lui semblaient aller à la dérive dans les lenteurs pragmatiques du fleuve sicilien. »

lundi 31 janvier 2011

Le sexe sur-écrit



Je prends souvent Henry Miller en flagrant délit de surécriture, notamment lorsqu’il raconte des scènes de sexualité effrénée ou qu’il se laisse emporter, après coup, par un lyrisme faussement brillant – accumulation d’adjectifs baroques, phrases inutilement longues, mots rares dont il se demande s’il ne vient pas de les trouver, par hasard, dans le dictionnaire…

Par exemple, ce passage qui fait suite à une scène d’amour sur la plage avec Mona, dans la deuxième partie de Sexus :

« Bientôt, les feuilles d’automne feraient leur bruit de soie froissée sur les échelles de secours rouillées et les poubelles en tôle. Bientôt, l’épidémie serait finie et l’océan reprendrait ses airs de grandeur gélatineuse, de dignité mucilagineuse, de solitude morose et rancunière. Nous étions maintenant allongés au creux d’une dune de sable et onduleuses, au bord sous le vent d’une route macadamisée, sur laquelle les émissaires d’un siècle de progrès et de lumière roulaient, dans ce fracas familier et sédatif dont s’accompagne la plane locomotion de ferblanteries à cracher et péter, étroitement tricotées à coups d’aiguilles en acier. » (Sexus, Livre de poche, 201)

Le passage suivant est plus réussi. Son style est aussi échevelé que la sexualité qu’il décrit, mais c’est un « échevèlement » mesuré, d’une certaine façon :

« Ce qui m’étonnait, c’est que ça continuait à se tenir levé comme un marteau ; ça avait perdu toute apparence d’outil sexuel ; ça vous avait un air écoeurant de machin-truc bon marché droit sorti du prisunic, de fragment d’engin de pêche brillamment coloré… moins l’appât. Et sur ce machin-truc, éclatant et glissant, Mara se tortillait comme une anguille. Elle n’avait plus rien de la femme en chaleur, ou même de la femme ; elle n’était qu’une masse de contours indéfinissables, gigotant et grouillant comme un morceau d’appât frais que l’on verrait sens dessus dessous, à travers un miroir convexe, dans une eau de mer agitée. » (Sexus, page 200)

mardi 25 janvier 2011

King en toc ?


The Shining - Trailer (Stanley Kubrick)
envoyé par dictys. - L'info video en direct.

Adolescent, j’ai été marqué par le Shining de Stephen King, qui m’avait à la fois ébloui et terrifié. Le film de Kubrick, à côté, m’avait semblé singulièrement dénué de tous ces détails qui en faisaient la saveur. Trop limpide, trop simple, trop « cinématographique », en un mot…

J’aime bien de temps en temps lire un Stephen King pour essayer de retrouver mes frissons d’enfant, mais force est de reconnaître que je suis assez souvent déçu… Comme avec ma lecture du Fléau, roman de 600 pages (dans sa version courte) considéré pourtant comme l’un des meilleurs. Le thème avait tout pour attiser ma curiosité : maladie ravageant les Etats-Unis, clans s’opposant et se déchirant autour de quelques figures charismatiques…

Le problème est qu’on lit ce roman jusqu’au bout pour savoir comment King va clore cette étrange histoire d’affrontement entre l’homme incarnant le Mal et la femme incarnant le Bien dans cette contrée ravagée par la maladie, mais que le dénouement laisse un singulier sentiment de kitsch et de toc… (Un peu comme pour la chute, grotesque, du fameux film Ça dans lequel une sorte d’araignée géante incarnait, elle aussi, l’esprit du Mal). On n’apprend pas vraiment d’où sortent ces étranges créatures, pourquoi elles meurent, pourquoi elles se comportement de telle ou telle façon, et les scènes d’épouvante font rire bien plus souvent qu’elles n’attirent l’attention.

En revanche la vraie qualité de King réside, paradoxalement, dans ses scènes réalistes, toutes ces histoires qui lient les personnages et leur donnent de l’épaisseur. On comprend son succès d’écrivain : ses personnages sont attachants, parce qu’ils sont singuliers et vivent des relations d’amour ou de haine souvent originales. En fin de compte, le décorum horrifique pourrait presque être évacué… Un comble, pour un roman d’épouvante ! (J’adore ce mot, épouvante… J’ai envie d’écrire des romans d’épouvante rien que pour y accoler ce mot-là…)

mardi 18 janvier 2011

Quand Miller dit "bite" et "couille"


Bande-annonce After Hours (Quelle nuit de galère) - Scorsese
envoyé par Altanisetta. - Regardez plus de films, séries et bandes annonces.

Dans la première scène du film After Hours (film relativement méconnu de Scorsese, en ce moment rediffusé au cinéma), le protagoniste dévore Le Tropique du Capricorne (Henry Miller) dans un bar et se fait aborder par une femme admiratrice de ce même livre. Elle va entraîner notre personnage dans une nuit qui s’annonçait folle et qui se révèle catastrophique, prenant les apparences d’un véritable cauchemar. L’œuvre de Miller, l’une de ces œuvres qui vous donne furieusement envie de vivre, fait ainsi peur : se laisser entraîner dans les délires auxquels elle incite, ce serait prendre le risque de saborder sa propre vie…

Je dévore précisément Sexus, en ce moment, le premier volume de la trilogie autobiographique de Henry Miller. Il y raconte son histoire avec l’ébouriffante Mara, et la transformation qui s’opère en lui : passé trente ans, le voilà complètement à l’étroit dans sa vie de couple avec Maude et son emploi dans une entreprise de télégraphe. Bientôt, il va quitter femme, travail et enfant pour vivre pleinement son amour avec Mara, se consacrer à l’écriture et quitter l’Amérique pour la France – il y rencontrera Anaïs Nin.

Miller est connu pour son côté vorace et sa crudité, et c’est vrai qu’on retrouve dans son travail la même exigence de passion que chez Nin, mais avec beaucoup moins de sentimentalisme. Disons que les bites, les couilles et les cons remplacent les amours, les tendresses et les accomplissements. La vie, pour Miller, c’est explorer les corps et les situations, puis nommer les choses avec le plus de précision possible, ainsi que se lancer dans de grandes phases de lyrisme sexuel – pour Nin, il s’agit plutôt de décrire les fusions passionnelles et les courants d’amour entre les êtres. Plus d’élégance chez elle, plus de fluidité, plus de beauté formelle, mais quelque chose de plus étouffant aussi, je trouve. Miller dit bite et couilles, et ça fait sacrément respirer son texte…

jeudi 23 décembre 2010

J'ai rencontré le Surhomme, et c'est une femme ! (Le Journal d'Anaïs Nin)



Lecture stupéfiante que celle du Journal d’Anaïs Nin… Cette maîtresse d’hommes célèbres (au premier rang desquels Henry Miller) raconte dans Inceste trois années décisives pour elle, au cours desquelles sa passion pour Miller déclinera quelque peu tout en restant ardente – le livre s’achevant par sa relation avec son propre père et l’avortement qu’elle a subi.

Passions continuelles, perpétuelle exigence de l’amour et de la sensualité, conscience d’avoir à vivre un destin hors-norme, obsession pour toutes les formes d’art et de relations amoureuses… Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce journal-là nous délivre une sorte de torrent émotionnel – parfaitement fluide, toujours touchant, même si l’on est parfois tenté de conseiller à l’auteur de se reposer un peu. Chardons ardents, du matin jusqu’au soir ! C’est admirable, cela fixe même comme une sorte d’horizon limite à tout ce qu’il est possible de vivre en termes d’accomplissement personnel et de passions humaines. Mais c’en devient intimidant. Comment arriver à la cheville de cette femme en termes de vie pure ? Comment même jamais arriver à écrire avec autant d’inlassable énergie ? En est-on seulement capable ? En a-t-on forcément envie ?...

Pour tout dire, je lis parallèlement, en ce moment, trois journaux : ceux d’Anaïs Nin, de Henry Miller et de Simone de Beauvoir (leur journal ou leur autobiographie, la frontière est parfois ténue). J’ai hâte de savoir si je parviendrai à établir des équivalences entre les équilibres artistiques (et psychologiques) des couples Beauvoir/Sartre et Nin/Miller…

jeudi 25 novembre 2010

Le sexe ridicule

J’oubliais de préciser, à propos d’Une saison blanche et sèche, qu’il y avait une scène particulièrement ratée dans cet ensemble très bien tenu de réalisme impeccablement scénarisé. Et c’est la seule scène de sexe du roman.

Il y a bien sûr deux écueils à éviter pour ce genre de scène : le lyrisme (vocabulaire fleuri, métaphores filées, ponctuation qui s’affole…) et le cynisme (crudité exagérée, commentaires déplaisants…). Il me semble que Brink n’arrive pas à éviter le premier…

"Nous n'avons pas remonté les draps. Elle n'a même pas voulu que j'éteigne. Comme deux enfants jouant le jeu pour la première fois, nous voulions tout voir, tout toucher, tout découvrir. Une nouveauté, comme celle de la naissance. Doux mouvement de ses membres, odeur de ses cheveux qui recouvraient mon visage, emplissaient ma buoche, frottement de ses seins sur mes joues. Tétons qui se raidissent entre mes lèvres. Ses mains expertes. Son sexe qui se distend, s'ouvre sous mes doigts, dans sa chaleur humide et secrète. Nos deux corps qui se fondent au bord de notre précipice. Merveille et mystère de la chair. Sa voix dans mon oreille. Sa respiration affolée. Ses dents qui mordillent mon épaule. Mont de Vénus proéminent et frisé. Poing de chair qui s'avoue vaincu sous ma pression et m'avale." (Edition de poche, page 329)

mardi 23 novembre 2010

Le parcours des écrivains sud-africains (Brink, Coetzee...)



Je lis un certain nombre d’auteurs sud-africains (parmi lesquels des auteurs de bd comme Joe Dog) et je crois remarquer de vraies similitudes dans leurs parcours : en gros, virulente dénonciation de l’Apartheid avant 1991, grands espoirs placés dans la « Nation arc-en-ciel », puis sérieux doutes quant aux intentions des nouvelles équipes dirigeantes – voire douloureuse dénonciation de leurs insuffisances. On se souvient par exemple de l’article révolté d’ André Brink contre le pouvoir en place (l’un des plus célèbres dénonciateurs de l’Apartheid en son temps, certains de ses romans étant même interdits), écrit après l’assassinat d’un de ses proches (excellente interview ICI).

Je viens d’achever ma lecture d’Une saison blanche et sèche, le roman qui aura fait son renommée internationale. L’histoire d’un professeur blanc prenant la défense d’un Noir assassiné par la police et subissant à son tour les agressions d’un système qui finira par avoir sa peau. Roman redoutablement efficace, sans grande invention stylistique (réalisme fluide, quoi que longuet sur la fin), minuté comme un film hollywoodien, dont on dirait la structure directement inspirée des manuels d’écriture de scénario.

Difficile de ne pas chercher à établir des comparaisons avec l’œuvre de J.M. Coetzee, dont les thèmes sont comparables mais dont l’écriture est très différente (et qui a obtenu, lui, le Prix Nobel de littérature). Ce qui est frappant, c’est que Brink fait le pari d’une grande clarté, d’une grande fluidité romanesque là où Coetzee privilégie l’ombre et l’ambiguïté. Chez Brink, les ennemis sont clairement désignés (les défenseurs de l’Apartheid, puis certains dirigeants actuels) ; chez Coetzee, le malaise se diffuse chez les personnages, dans l’écriture elle-même, et on ne sait jamais vraiment qui est coupable, qui est victime (dans Disgrace, par exemple, la couleur de peau des personnages n’est jamais précisée alors même que le roman met en scène les haines raciales après l’Apartheid). Toutes ses œuvres baignent dans le même éclairage étrange et inquiétant, quelle que soit la période qu’elles décrivent. Peut-être y gagnent-elles en force, s’élevant de cette manière sur une sorte de plan métaphysique qui lui a valu les honneurs. Mais elles y perdent en valeur documentaire – et à ce propos j’attends avec impatience la sortie poche des mémoires de Brink, dont j’espère qu’elles vont m’apporter de précieux éclairages sur l’évolution de la société sud-africaine actuelle.

samedi 6 novembre 2010

Philip Roth ou la narration virile


La grande librairie - Philip Roth
envoyé par Jeremy_Kaplan. - Regardez plus de courts métrages.

Je commence à avoir bien avancé dans ma lecture de l'oeuvre de Roth, et le roman que je viens de lire est mon préféré : La Contrevie (Gallimard 2004 pour la traduction française), second volume du cycle "Nathan Zuckermann" (du nom de l'alter ego de Roth), qui se prolongera par trois titres considérés comme ses chefs-d'oeuvre, Pastorale Américaine, La Tache, J'ai épousé un communiste, et auxquels je préfère, moi, cette étourdissante Contrevie.

On y voit notamment Nathan Zuckermann dresser le portrait de son frère, Henry, dentiste dont la vie rangée bascule le jour où il décide de se faire opérer pour retrouver toute sa puissance sexuelle, et qui part dans un second temps en Israël pour essayer de renouer avec une existence plus "authentique", mais l'égie d'un véritable "Fou de Dieu". Nathan lui-même voudra changer le cours de sa vie en épousant une jeune Anglaise, issue d'une famille à l'antisémitisme plus redoutable que ce qu'il craignait...

C'est un des romans "amples" de Roth (550 pages en Folio) et pourtant parfaitement tenu, jonglant avec les points de vue, ne cédant jamais à la tentation de l'humour délirant qui plombe certaines de ses oeuvres (à l'exception d'un épisode, inutilement grotesque à mes yeux, d'un attentat raté dans un avion), ni de ces tableaux ultra-réalistes qui alourdiront par exemple Pastorale Américaine (j'ai le souvenir de pages très détaillées sur l'industrie du cuir, morceaux de bravoure à la Balzac que je trouvais datées...).

La force de Roth, c'est cette étonnante fécondité narrative qui lui fait développer sur des dizaines de pages constamment tendues, constamment portées par le drame, des scènes de la vie quotidienne, et entremêler les faits et les argumentations de manière à suggérer que nos vies sont constamment travaillées par les malentendus, la mauvaise foi, les pulsions, les complexes, les peurs inavouées... Tragédie perpétuelle, humour sarcastique, lyrisme sexuel, les cordes des Roth sont innombrables et chaque fois il me donne la sensation, décidément, d'être le plus grand écrivain vivant (ce qu'il serait cependant ridicule d'affirmer).

Parmi les très nombreuses pages éclatantes, cet aveu de la part de Maria, qui cherche à persuader Nathan qu'il se trompe en voulant l'épouser (on notera au passage la pique dirigée contre Sollers, dont je ne sais pas si Roth lui-même la reprendrait à son compte...):

"Intellectuellement, je ne suis pas ton genre, et je ne suis guère bohème. Oh, je l'ai essayée, la Rive gauche ; à l'université, je fréquentais des gens qui se promenaient avec Tel Quel sous le bras. Je les connais, ces sornettes, ça vous tombe des mains ; entre la Rive gauche et les vertes pelouses, je choisissais les vertes pelouses ; je me disais : "Est-ce que je suis vraiment obligée d'écouter ces âneries à la française ?" et je finissais toujours par filer. Sexuellement aussi, je suis plutôt timorée, tu le sais - je ne suis que le produit archi-prévisible d'une éducation Vieille Angleterre dans la petite noblesse sans terres. Je n'ai jamais rien fait de lascif dans ma vie. Quant à avoir des appétis inavouables, je ne crois pas en avoir eu un seul. Je n'ai pas un talent fou. Si j'avais la cruauté d'attendre le jour du mariage pour te montrer ce que j'ai publié, tu regretterais de m'avoir fait ta demande. Je suis une tâcheronne ; j'ai le cliché volubile, je tisse une mousseline de prose éphémère à l'usage de magazines idiots. Les nouvelles que je tente de composer sont sur des sujets absurdes ; je voudrais parler de mon enfance - follement original ! -, de la brume, des prés, des aristocrates décatis avec lesquels j'ai grandi." (page 262)