La littérature sous caféine


vendredi 16 avril 2021

Une année virile avec Tolstoï

Soucieux de lire l’essentiel de ce qu’on considère comme « les classiques » (que je définirais volontiers comme ces livres qui passent à la postérité), à la fois par goût et par penchant assez puéril à la collectionnite, j’ai décidé il y a quelques temps déjà de lire chaque année un « gros pavé classique », et d’échelonner la lecture sur plusieurs mois pour être sûr de ne rien en rater.

Il y a deux ans, j’ai plongé dans les antres de l’enfer avec Dante. L’année dernière j’ai poursuivi Moby Dick sur toutes les mers du monde. Cette année, je pars en campagne contre Napoléon avec Tolstoï et son « Guerre et Paix ». Nul doute, connaissant l’effet que m’a toujours fait la littérature russe du 19ème, que je pars là pour une équipée virile et marquante.

mardi 13 avril 2021

Misogyne, Roth ?

J’ai souvent entendu dire que Philip Roth était misogyne, et que ce défaut lui avait coûté le Prix Nobel. Curieusement, je n’avais jamais senti cette chose-là chez lui. Découvrant un peu tardivement son « Professeur de désir » (1977), je me suis dit que c’était dans ce roman, qui met en scène l’un de ses alter ego en prise avec la difficulté de vivre avec une femme, que je trouverais les passages licencieux. Or, je n’ai pas décelé de page misogyne, tout juste de longs chapitres sur les affres de la vie de couple. Certains portraits au vitriol mais ne me paraissent pas viser les femmes en général.

Les détracteurs de Philip Roth lui reprochent en fait de ne peindre que des femmes antipathiques. Mais je me souviens de très beaux personnages féminins dans « Que la bête meure ». J’en arrive à me demander s’il ne suffit pas aujourd’hui de pointer du doigt les écueils des rapports hommes-femmes pour passer pour misogyne.

(Sur la photo, Roth et sa première femme)