La littérature sous caféine


mardi 21 août 2007

Le Road-Roman de Haruki Murakami (Kafka sur le rivage)



Il y a à boire et à manger dans l’avant-dernier Haruki Murakami, Kafka sur la plage (10/18, 2007). Vous y trouverez notamment :

- Une scène d’horreur presque aussi gratinée que la scène du soldat écorché vif dans Chroniques de l’oiseau à ressorts : un homme qui ouvre le ventre de chats vivants et qui mange leur cœur.

- De nombreux passages didactiques, comme celui-ci :

« Ecoute-moi bien, Kafka Tamura, le sentiment que tu éprouves actuellement a fait l’objet de nombreuses tragédies grecques. Ce ne sont pas les humains qui choisissent leur destin mais le destin qui choisit les humains. Voilà la vision du monde essentielle de la tragédie grecque. Et la tragédie – d’après Aristote – prend sa source, ironiquement, non pas dans les défauts mais dans les vertus des personnages. Tu comprends ce que je veux dire ? Ce ne sont pas leurs défauts, mais leurs vertus qui entraînent les humains vers les plus grandes tragédies. Œdipe roi, de Sophocle, en est un remarquable exemple. Ce ne sont pas sa paresse ou sa stupidité qui le mènent à la catastrophe, mais son courage et son honnêteté. Il naît de ce genre de situation une ironie inévitable. » (p272)

- Ce qu’on pourrait appeler de la féerie métaphysique : les personnages sont pris dans des paradoxes temporels, des apories logiques, des raccourcis existentiels, etc…

- Une intrigue serrée, malgré les 650 pages du bouquin, fondée sur l’alternance de séquences narratives assez brèves, passant d’un personnage à l’autre (la vraie réussite du livre est cette structure).

- Une atmosphère régulièrement fantastique, avec une série de tableaux relativement impressionnants : passages d’un monde à l’autre, pluie de poissons, personnages-fantômes…

- Trois scènes de sexe peu banales.

- Des passages comiques (pas toujours les plus réussis).

- De fréquentes références à la culture littéraire mondiale et japonaise.

- Une atmosphère de road-movie tendre à la Takeshi Kitano.

- De réguliers clins d’œil à Prince (grâce soit rendue à Murakami : d’ailleurs ne pourrait-on pas comparer les univers fortement colorés et fantasmatiques, parfaitement ébouriffés, de ces deux créateurs ?) :

« Prince chante Sexy Mother-Fucker. Le bout de mon pénis est un peu irrité. Cela m’a fait mal tout à l’heure lorsque j’ai uriné. Le gland est rouge. La peau de mon prépuce est encore toute fraîche et sensible. Entre les fantasmes sexuels qui défilent dans ma tête, les citations venues de diverses lectures qui fusent, et la voix suave de Prince qui accompagne le tout, j’ai l’impression que mon cerveau va exploser. » (p427))

- Et de l’émotion, malgré les affreuses longueurs à la fin du livre.

vendredi 3 août 2007

Les vies qui volent en éclats (Murakami, Houellebecq, Prince)



Dernier billet avant une pause de 15 jours – retour vers le 15 août.

Japon, toujours. J’avance dans ma lecture de l’avant-dernier Haruki Murakami, Kafka sur le Rivage, étonné de constater que cet auteur prend petit à petit dans mon cœur la place de son homologue Ryû, dont les longs récits d’ultra-violence et d’ultra-sexualité me séduisaient par leurs excès (comme son récent Parasites). Je deviens plus sensible à la mélancolie et aux fantaisies de Haruki – allez savoir pourquoi.

Je suis heureux d’apprendre que Haruki écoute sans doute Prince, puisqu’il place le Nain Pourpre à la page 74 dans le baladeur de son jeune protagoniste (par la suite il écoutera Radiohead). Je serais curieux de savoir ce qu’il pense du dernier album, Planet Earth, dans lequel il me semble que Prince cherche par tous les moyens possibles à se rendre agréable aux oreilles des auditeurs, ce qu’il n’avait jamais fait depuis le début de sa carrière (cela ne le rend pas plus génial pour autant).

Je m’amuse en tombant sur la fin d’un chapitre qui me semble à la fois parfaitement représentatif des atmosphères à la Murakami (Haruki comme Ryû, d’ailleurs), et parfaitement antithétique avec celles de Houellebecq :

« C’est le soir du huitième jour que cette existence régulière, simple et centrée uniquement sur moi-même, a volé en éclats (mais, naturellement, cela devait arriver tôt ou tard). » (p80)

Houellebecq aurait plutôt écrit quelque chose du genre :

« Il espérait que son existence régulière, simple et centrée uniquement sur soi-même, volerait un jour en éclats. Mais la mort de son chien n’a rien changé dans son existence, et c’est du même pas morne qu’il a continué à se rendre tous les jours dans le Monoprix du quartier. »

(En parlant de vies qui volent en éclats, je fais abstraction de la fin de Plateforme...)

vendredi 27 juillet 2007

Paris/Berlin/Tokyo (Zweig/Van Gogh)



En ce moment j'écris sur Tokyo, cette ville qui m’aura transporté pendant seize mois (il y a quelques années maintenant), et je me suis juré de ne lire pendant quelques semaines que des livres écrits par des Japonais, ou portant sur le Japon (comme l’excellent, quoi que décevant parfois, Chroniques Japonaises, de Nicolas Bouvier, considéré comme un classique). Mais c’est en musardant ailleurs que je suis tombé sur une superbe page que je pourrais reprendre quasiment mot pour mot pour décrire mon expérience.

Elle est extraite d’un roman qui n’a pourtant rien à voir avec le Pays du Soleil Levant, mais qui m’a frappé par sa concision, sa diabolique efficacité, son style travaillé mais sans fioriture – et son titre, merveilleux : La Confusion des Sentiments, de Stefan Zweig.

Voilà la manière dont le narrateur parle de Berlin :

« Jamais je n’ai aussi bien compris et aimé Berlin qu’à cette époque car, exactement comme dans ce chaud et ruisselant rayon de ciel humain, chaque cellule de mon être aspirait à un élargissement soudain. Où l’impatience d’une vigoureuse jeunesse aurait-elle pu se déployer aussi bien que dans le sein palpitant et brûlant de cette femme géante, dans cette cité impatiente et débordante de force ? Tout d’un coup elle s’empara de moi, je me plongeai dans son être, je descendis jusqu’au fond de ses veines ; ma curiosité parcourut hâtivement tout son corps de pierre et pourtant plein de chaleur : depuis le matin jusqu’à la nuit, je m’agitais dans les rues, j’allais jusqu’aux lacs de la banlieue, j’explorais tout ce qu’il y avait là de caché : l’ardeur avec laquelle, au lieu de m’occuper de mes études, je m’abandonnais aux aventures de cette existence toujours en quête de sensations nouvelles, était véritablement celle d’un possédé. » (Stock, p17)

Après quoi j’ai feuilleté quelques pages à propos des rapports qu’entretenait Van Gogh et le Japon, cherchant à me renseigner sur un tableau qu’il avait intitulé « La Mousmé dans un fauteuil » (Mousmé étant un mot passé de mode pour désigner une jeune Japonaise, de mœurs plus ou moins légères), et je suis tombé sur un beau passage de la plume de Van Gogh :

« Dans un tableau, je voudrais dire quelque chose de consolant, comme de la musique. Je voudrais peindre des hommes et des femmes avec un certain degré d’éternel, dont l’auréole des saints était autrefois le symbole et que nous essayons de rendre par le rayonnement, la vibration et l’oscillement de nos couleurs. » (Lettre 531)

Les jours précédents, je m’étais justement dit qu’en littérature il fallait essayer la plupart du temps de rendre compte de la sorte de rayonnement intérieur que l’on sent chez les autres, comme l’infime vibration de leur présence.

dimanche 22 juillet 2007

Le Maupassant japonais (Nagaï Kafu)



Il y a chez Mishima des airs de Sartre dans ses longs développements philosophico-psychologiques, des airs de Radiguet dans sa préciosité.

Chez Kawabata je respire des parfums d’une Colette plus macabre, avec le même goût des atmosphères lentes et des pointes d’une sensibilité presque excessive.

Et je viens de trouver le Maupassant japonais : dans les nouvelles de Nagaï Kafu (mort en 1959), qui déclarait d’ailleurs son admiration pour le romancier normand, nous trouvons le même art de l’histoire bien troussée, la même coloration sociologique, le même souci de la chute cruelle, pathétique ou surprenante – avec des touches plus marquées de réalisme et une mélancolie plus typiquement japonaise (celle-là même qu’on trouve chez Kawabata d’ailleurs), comme dans le dernière page de cette courte nouvelle du très beau recueil Voitures de Nuit (chez 10/18), décrivant les quartiers de plaisir dans un Japon troublé par les guerres successives :

« « Vous connaissez mon existence à partir de ce moment-là. J’ai passé le temps à observer d’un œil curieux les modifications de ce monde en perpétuelle transformation, prenant de temps en temps le pinceau pour me distraire, mais me lassant très vite même de cette occupation. Cette année j’aurai cinquante ans. Je songe maintenant sans aucun regret aux notes que j’avais rassemblées avec tant d’ardeur, dans le but de laisser une trace de mon passage sur la terre, et qui ont été réduites en cendres dans l’espace de quelques minutes. C’est même pour moi un sujet de plaisanterie. J’ai appris qu’il n’y a pas de plus grand plaisir que de se laisser vivre sans aucun souci, s’adaptant aux circonstances, et d’échanger librement de temps en temps avec un ami des souvenirs du temps passé. »
Ayant terminé son récit, il fit un grand bâillement et s’essuya les yeux du revers de sa manche
. » (p 258)

J’aime beaucoup cette touche finale où le personnage a l’air de contredire par un geste tout le discours qu’il vient de tenir.

mercredi 18 juillet 2007

La paranoïa du Juif (Philip Roth, Tromperie)



Il est déjà tellement facile d’être plus ou moins paranoïaque aujourd’hui (c’est d’ailleurs un thème étonnamment récurrent dans la littérature américaine) que je n’ose pas imaginer ce que cela peut donner chez des Juifs, qui ont mille fois plus de raisons que n’importe qui, me semble-t-il, de se méfier de leurs contemporains.

Cette méfiance est d’ailleurs un des grands refrains de l’œuvre de Philip Roth, cet intarissable et brillant romancier, refrain qu’il entonne avec une verve imparable dans un petit opus assez méconnu, Tromperie (Folio 1996), composé de bouts de conversations sans fil narratif, portant notamment sur la difficulté d’être en couple (comme toujours chez Roth) et sur l’antisémitisme en Grande Bretagne, comme dans cette excellente page :

« - Pourquoi dans ce pays tout le monde déteste-t-il Israël ? Peux-tu m’expliquer ça ? Maintenant chaque fois que je sors, je me chamaille avec quelqu’un. Et je rentre furieuse chez moi et n’arrive pas à fermer l’œil de la nuit. Je suis apparentée, d’une façon ou d’une autre, avec les plus grands fléaux de la planète, Israël et l’Amérique. Admettons qu’Israël soit un pays abominable (…), pourtant il y a beaucoup de pays qui sont, et de loin, beaucoup plus atroces. Pourtant l’hostilité envers Israël est quasiment universelle parmi les gens que je rencontre.

- Moi non plus je n’ai jamais été capable de le comprendre. Cela me frappe comme l’un des phénomènes les plus étranges de l’histoire moderne. (…) Et selon toi, qu’est-ce qui en est la source ?

- A mon avis, ce n’est pas l’antisémitisme.

- Non ?

- Pas pour l’essentiel, non. C’est seulement la gauche à la mode. Ils sont très déprimants. Je ne peux en conclure qu’une chose, certaines personnes ont épousé si étroitement certaines conceptions irréalistes de la justice humaine et des droits de l’homme qu’elles sont incapables de faire des concessions à des nécessités d’aucune sorte. En d’autres termes, si on est Israélien, on se doit de vivre selon les valeurs les plus nobles, et en conséquence on ne peut rien faire en réalité, sinon se retourner et tendre l’autre joue, comme disait Jésus-Christ. Mais aussi, il me semble que c’est un corollaire informulé que de critiquer le plus durement les gens qui en réalité se comportent le mieux, ou le moins mal. Ce qui est tout à fait banal, pas vrai ? Ces exaltés désapprouvent de façon sélective avec une extrême sévérité les choses les moins répréhensibles. C’est vraiment irréel, n’est-ce pas ? » (Tromperies, p80)

mercredi 13 juin 2007

Les viols sages de Steinbeck (ce Faulkner en moins rageur ?)



Frappants, les points communs entre les deux américains Steinbeck et Faulkner : description des mêmes zones et des mêmes périodes où la civilisation s’efface, tension dramatique croissante vers des crimes ou des viols, parfaite maîtrise du style et puissant souffle romanesque… Seulement Steinbeck reste toujours raisonnable et privilégie la clarté, l’efficacité narrative, la petite touche d’humour et d’humanité, tandis que Faulkner gonfle son inspiration, tiraille ses phrases, enroule l’intrigue sur elle-même, veut faire dans l’anthologie pour la moindre anecdote…

Je viens de finir un roman méconnu de Steinbeck, l’auteur de Tortilla Flat ou Des Souris et des Hommes : Les Naufragés de l’Autocar. Un groupe de gentils américains vit quelques heures de grande tension lorsque leur autocar tombe en rade dans le désert. Le roman s’ouvre par quelques brillantes pages de satire, s’embourbe au milieu dans de longs dialogues souvent insipides, et se clôt notamment par un « viol conjugal » dont Steinbeck fait une courte page, alors que Faulkner nous en aurait fait 200 feuillets, plongeant avec délice dans les infinies circonvolutions de la haine (j’ai en tête les pages sublimes de Lumière d’Août)…

« Elle ouvrit les yeux et lui sourit. M. Pritchard s’étendit vivement près d’elle et, soulevant le manteau de fourrure, se glissa dessous.
- Tu es fatiguée, mon ami, dit-elle. Elliott ! que fais-tu ? Elliott !
- La ferme ! entends-tu ? La ferme ! Tu es ma femme, non ? Est-ce qu’un homme n’a aucun droit sur sa femme ?
- Elliott ! Tu deviens fou ! On va… On va nous voir !
Prise de panique, elle luttait avec lui.
- Je ne te reconnais plus ! Elliott ! tu déchires ma robe !
- Et alors ! C’est moi qui l’ai payée ! J’en ai assez d’être traité comme un chien galeux !
Bernice sanglotait sans bruit, de crainte et d’horreur.
Lorsqu’il la quitta, elle pleura encore, le visage enfoui dans son manteau de fourrure. Peu à peu, ses larmes se calmèrent, elle se mit sur son séant et regarda vers l’entrée de la grotte. Ses yeux brillaient farouchement. Elle leva la main et posa ses ongles sur sa joue. Pour voir, elle les fit d’abord glisser une fois jusqu’à son menton, puis, se mordant la lèvre, elle se laboura la joue de haut en bas. Le sang suinta des égratignures. Elle tendis la min vers le sol, la souilla contre la terre et frotta ensuite la voue contre sa joue sanglante. Le sang filtra à travers la boue, ruissela le long de son cou et sur le col de sa blouse.
» (p342)

jeudi 7 juin 2007

Les Illisibles Chics (Joyce, Pynchon, Vollmann...)



Dernier cours à Sciences-Po. Pour finir en beauté j’ai chargé mon sac de quelques-uns des plus gros pavés de la littérature anglo-saxonne, comme l’Ulysse de Joyce que j’ai présenté comme le summum de l’illisible chic, et dont nous avons lu ce type de paragraphe, savamment obscur, délicieusement impénétrable :

« Inéluctacle modalité du visible : tout au moins cela, sinon plus, qui est pensé à travers mes yeux. Signatures de tout ce que je suis appelé à lire ici, frais et varech qu’apporte la vague, la marée qui monte, ce soulier rouilleux. Vert-pituite, bleu-argent, rouille : signes colorés. Limites du diaphane. Mais il ajoute : dans le corps. Donc il les connaissait corps avant de les connaître colorés. Comment ? En cognant sa caboche contre, parbleu. Doucement il était chauve et millionnaire, maestro di color che sanno. Limite du diaphane dans. Pourquoi dans ? Diaphane, adiaphane. Si on peut passer ses cinq doigts à travers, c’est une grille, sinon, une porte. Fermons les yeux pour voir. »

Une élève s’indignant : « A quoi sert d’écrire des livres qui ne seront pas lus ? », j’ai répondu qu’Ulysse n’était encore rien par rapport à Finnegans Wake, du même Joyce, et qu’il était même certainement plus apprécié que le pavé suivant de notre cours, le sublimement illisible Arc-en-ciel de la Gravité de Thomas Pynchon (dont j’avais d’ailleurs dévoré, pour le coup, le brillant V.). D'autres pavés circulaient dans les mains des étudiants, comme la magnifique Famille Royale de William Vollmann (et j’écris magnifique en pensant surtout à la couverture...).

J’ai conclu le cours en distribuant des copies, bien embarrassé de les avoir si peu annotées, n’ayant guère inscrit le plus souvent que « Très bon travail, 17/20 », déstabilisé par le niveau général des copies…

De même j’aurai eu globalement beaucoup plus de mal à retenir les prénoms des étudiants de Sciences-Po, car je n'aurai eu que très rarement besoin de les reprendre pour leurs bavardages...

lundi 21 mai 2007

Alcoolisme et moineaux (Ted Lewis)



Ce week-end, guettant du coin de l’œil un coït de moineaux sur le rebord de ma fenêtre (très impressionnant), j’ai suivi dans Get Carter la longue plongée de Jack C. dans la violence et l’alcool, sur fond d’Angleterre gangrenée par la misère industrielle.

J’avais les images sublimes du film en tête, ainsi que la destinée tragique de l’auteur de ce sombre polar, Ted Lewis, mort d’alcoolisme à 40 ans. Pour me remonter le moral (mais il était excellent déjà) je guettais les approximations de traduction, comme :

« Il se paya », à la place de : « Il paya sa bière » (p51)

Ou l’énigmatique : « Elle m’adressa son sourire intime si-malin-si-rusé-mais-est-ce-que-tout-n’est-pas-ennuyeux. » (Je suppose que cela correspond à une expression idiomatique)

Quant aux revigorantes scènes de baston, du genre :

« Trois portières s’ouvrirent. Celle de Thorpey resta fermée. Le type qui était pressé d’en finir commença à s’extraire du siège avant. Saisissant la poignée, j’ouvris la portière en grand et la claquai de toutes mes forces sans lui laisser le temps de réagir. J’avais bien calculé mon coup ; il était encore à moitié à l’intérieur. Le haut de la portière le frappa au front et sur l’arête du nez, tandis que le côté lui cognait la rotule. Sérieusement sonné, il tomba à la renverse sur les sièges avant et se mit à vomir. Je sautai sur le capot et balançai un coup de pied dans la tête du conducteur avant qu’il n’ait le temps de se retourner complètement après être descendu de voiture. Il perdit connaissance, mais pas longtemps. Le troisième type s’était mis en garde. Je sautai du capot. Il commit l’erreur de venir à moi au lieu de me laisser venir à lui. IL me décocha un coup de poing ; d’une main je lui saisis le bras, le tirai vers moi et, de l’autre bras, je lui écrasai la trachée… » (p122)

… je les relisais sur fond de la sublime musique crépusculaire de Jonnhy Cash (Visez cette gueule marquée par la vie, dans cette chanson tirée du registre de Nine Inch Nails, Hurt) :