Le film « La couleur du ciel » (2019), librement inspiré de Lovecraft, s’ouvre par une scène où Nicolas Cage propose du cassoulet à ses enfants, ce qui leur arrache des cris d’horreur. « Un plat traditionnel français. – Une nourriture de ploucs ! » (Peasant, en VO).

Je ne pense pas que ce clin d’œil à la France soit incongru. Il y a en effet chez Lovecraft des références régulières aux quartiers français, par exemple dans « L’appel de Cthulhu ». On a vraiment l’impression que pour Lovecraft les Français représentent le chaînon manquant entre sauvages et civilisés. Je ne sais pas dans quelle mesure cela vient d’une expérience personnelle ou bien d’un cliché bien ancré dans la psyché américaine.

« Le 1er novembre 1907, la police de la Nouvelle-Orléans avait reçu un appel désespéré provenant de la région marécageuse au sud de la ville. Les squatters qui la peuplaient descendants des hommes de Lafitte, individus primitifs mais d’un bon naturel, se trouvaient en proie à une terreur panique, car une puissance inconnue s’était glissée parmi eux au cours de la nuit. Ce devait être le vaudou, affirmaient-ils, et un vaudou particulièrement terrible. »