Il est devenu bateau de citer Voltaire, mais lorsque vous sortez de la projection de l’hallucinant Jesus Camp, présentant certains milieux évangéliques américains, tout sauf modérés…

… et qu’un prof, quelques heures plus tard, vous raconte qu’une de ses élèves, la meilleure d’ailleurs, s’est vantée dans une copie de pouvoir affirmer que les événements du 11 Septembre était arrivés parce que Dieu l’avait voulu…

… alors il devient particulièrement réconfortant de savoir qu’un Voltaire a écrit Candide (que je relis en ce moment pour préparer un cours de 1ère) et qu’il existe encore quelques personnes à se reconnaître dans son ironie, son scepticisme, et la sorte de politesse intellectuelle consistant à préférer le bon sens et la raison :

« Quelques citoyens secourus par eux leur donnèrent un aussi bon dîner qu’on le pouvait dans un tel désastre. Il est vrai que le repas était triste ; les convives arrosaient leur pair de leurs larmes ; mais Pangloss les consola en les assurant que les choses ne pouvaient être autrement : « Car, dit-il, tout ceci est ce qu’il y a de mieux. Car, s’il y a un volcan à Lisbonne, il ne pouvait être ailleurs. Car il est impossible que les choses ne soient pas où elles sont. Car tout est bien. » » (Chapitre 5)