Depuis que j’habite en Champagne, j’ai de l’amitié pour les oiseaux. Je les guette, je les écoute, je les nourris. D’où ma surprise et mon plaisir à lire « Psychopompe » (2023) : Amélie Nothomb s’y fantasme en volatile.

Puis, après cinquante pages d’habiles considérations ornithologiques, la narratrice révèle le viol qu’elle a subi, enfant, sur une plage du Bangladesh… La passage ne pouvait que saisir l’amateur de littérature borderline que je suis.

Last but not least, le volume s’achève par une série de courts chapitres d’inspiration mystique – on y parle gouffres, mort, amour paroxystique… Je connaissais l’humour d’Amélie, son sens de l’épure, moins sa veine religieuse. Encore une excellente excuse pour agrandir le rayon « mysticisme et spiritualité » de ma bibliothèque. « Mes manuscrits, qu’ils soient publiés ou non, incorporent la mort de plus en plus. Chacun de mes textes invente sa manière de ne parler que de cela. Je n’ai pas caché ma longue préméditation liée à Soif, qui est un écrit psychopompe : accompagner au plus près celui dont le trépas fut le destin suprême. »