La littérature sous caféine


vendredi 18 janvier 2008

Un vers, ça va... (Poèmes d'élèves, 5)



1) Un amour perdu


Je me souviens encore / De tes caresses sur mon corps / De nos deux coeurs en accord / Ton parfum, ta voix / Que mon corps accueillait en frissons.

J'aimerais encore faire partie de toi / Pour combler tout ce qui manque en moi / Comment oublier ta tendresse / Ton regard, qui m'ensorcelle.

Toi ma perle d'or, / Ma splendeur aux mille trésors / Une vie passée, couverte de roses / Car avec toi j'ose.

Rêve, emmène-moi, emmène-moi / Sur son chemin, sur ses traces / Rêve, emmène-moi, le temps d'une illusion / Que mes yeux se soulagent / Que quelques secondes, mon coeur s'apaise / Rêve, je te supplie / Le désespoir frappe à ma porte.

Un nouveau jour qui se lève / Et ma vie me pèse / Elle n'est que lamentations et désespoir / La douleur de vivre alors que tu n'es plus / La torture d'un sourire qui n'est tient / Mon coeur va mal, et je ne suis pas de taille / T'oublier, tel est ma tourmente.

Lettre d'une image abstraite / A son amour en retraite / Pour te faire revivre une dernière fois.

Mélany Semedo Mendès, 2AA

2) La musique

Elle, elle rythme ma vie / Changeante selon mes envies / Elle combat mon ennui.

Comme une drogue, non néfaste / Elle m'aide à faire face / Dans une folle ronde / Elle m'emmène vers d'autres mondes.

Et il arrive que parfois, / Elle me transporte de joie / Sur son tempo saccadé / Elle me fait onduler.

COmme une drogue, non nuisible / Elle me permet de survivre. / D'intensifier chaque moment / D'amplifier chaque sentiment.

Elle, elle me fait planer, / Vibrer, pleurer, rêver. / Et m'aide à ne pas sombrer.

Jade de Rooster, 2AA.

3) J'adore ton corps sué / Ce corps rempli de douceur / Que j'aime tant savourer.

PLus jamais je n'oublierai / Ton corps brûlant de chaleur / De tes baisers colorés.

Tu aimes me faire attendre / Me donner du plaisir / Sans pour autant me prendre / Cela te donne du plaisir.

Mon coeur s'est déchiré / D'extase que tu m'offrais / Mon corps tout épuisé / Dans tes draps je m'endormais.

Anonyme, 2AA

jeudi 17 janvier 2008

De l'amour et du sang (Poèmes d'élèves, 4)



Les slashs tiendront lieu désormais de saut à la ligne, pour ne pas occuper trop de pages...

1) Je veux te descendre

Une vision m'insupporte / Celle de ton visage / Image tellement méprisable / Il faut que ça sorte
Tu es l'incarnation / De tous ceux que je hais / Homme incapable de réflexion / Mais qui en plus se tait.
Je veux te descendre / Mes sombres rêves et pensées / Ne sont tournés que vers cette idée / Je veux te descendre.
Croyant en tes vestus imaginaires / Tu ne connais que le superficiel / Entraîner les gens à terre / C'est pour toi l'essentiel.
Ne voulant que ton bonheur / Je t'ai alors fait confiance / Mais tu m'as brisé le coeur / Et ça tu t'en balances.
Je veux te descendre / Mes sombres rêves et pensées / Ne sont tournés que vers cette idée / Je veux te descendre.

Léa Rigole, 2DM

2) Toi

Tu m'as montré en toi / Ce qu'il manquait en moi / A travers ton histoire / Au fond de ma mémoire.
Tu as bercé ma tendre enfance / En faisant oublier ma souffrance / Aujourd'hui, je vis / Et toi tu me souris.

Anonyme, 2DM

3) Ayant perdu son âme / Remplacé par sa lame / Ayant perdu la foi en la justice / Remplacé par sa haine et son supplice.
Son innocente épée ne le trahit jamais. / Couper, broyer, transpercer, hacher, trancher,
Face à ses crimes, son coeur jouit/ Tandis que son âme pâlit.
Allumée par les feux de son désespoir, / Avec ce énorme bout d'acier, / Cette épée comme seule amitié... / Qui lui permet de recommencer le cauchemar.
Lorsqu'il est dans la bataille / Acculé par plusieurs canailles, / Un revers de son épée / Et toutes leurs têtes sont coupées.

Vincent Ménard, 2DM

vendredi 11 janvier 2008

"Ton moteur si chaud" (Poèmes d'élèves (3))



7) "Je vous présente un grand classique de la poésie française du XXIème siècle :

Je te regarde souvent
Roulant rapidement
Sur le bitume brûlant
Laissant du caoutchouc
Encrer royalement
Le noir asphalte chauffant
Qui ne t'aime pas beaucoup

Devant ta royauté
Tous ces gens apeurés
Par ta rare majesté
Et ton moteur si chaud
Te connaissent sous le nom
De Skyline G-T-R
Trente quatre Z-tunes turno

Julien Rikam, 2AA

8) Deux petits mots

Une petite chose dans ma tête
Un quelque chose qui m'embête
Deux p'tits mots ordinaires
Qui sortent du dictionnaire

Notre amitié est si forte,
Que je n'veux pas qu'elle soit morte
Une fois que j't'aurai avoué
Mes sentiments pour toi, Beauté

J'aimerai te le prouver
Ou même te le crier
J'en serai débarrassé

Difficile à expliquer
Si difficile à prononcer
Même si je pense que tu les as devinés

Maxime Viala, 2AA

9) Un poème très sérieux...

... Bob le mouton


C'est l'histoire d'un mouton, en haut de la colline,
Tranquille dans son troupeau, on ne le distingue point.
Brouter son herbe fraîche, voici sa belle routine,
Derrière ses barrières, il ne va jamais loin.
Tout comme les autres, il n'a pas les idées fines.

Mais c'est un mouton, même s'il était carnivore,
Aurait-il le courage, la force de s'échapper ?
Il n'y a pas d'issues, il n'est pas assez fort,
Se pose-t-il des questions ? Veut-il s'exclamer ?
Je me suis fait trop d'illusions, j'ai sûrement tort.

Bob ne fait que manger, dormir et se vider,
Inévitable, car dirigé par cette chienne.
Il suit ce beauc troupeau, ainsi que des idées,
Qui malheureusement, ne sont pas les siennes.
Bob finira bossu, superflu et ridé.

Nicolas Collombon, 2AA

jeudi 10 janvier 2008

"Banlieue créative" (Poèmes d'élèves, 2)



1) Aujourd'hui une histoire d'amour
Demain peut-être plus rien
Toi et moi pour toujours
Seulement si la vie nous en donne les moyens

Comment aimer sans pouvoir autant te détester
Avec ton visage qui envahit toutes mes pensées

Chaque jour je pense à toi,
Toute seule dans mon coin
Avec cet espoir
De pouvoir vivre enfin,
Une merveilleuse histoire.

Pour toi mon coeur,
Je voudrais savoir voler pour pouvoir le décrocher
Durant toutes ces heures,
Sans jamais cesser de t'aimer.

Un jour sans toi, je n'ose m'imaginer
Mais plutôt contre toi, meilleure sera cette idée.

Un et un font deux,
Toi et moi font nous,
Mais tu ne peux
Qu'être mon tout
Car je le veux.

Caroline Sedira, 2DM (Seconde Dessinateurs Maquetistes)

2) PARIS

Commencez par le métro,
Puis passer par le Louvre,
C'est toutes les portes que Paris vous ouvre.

Mais malgré la pollution,
Vous y découvrirez
Toute une multitude de musées.

N'ayez peur de sa banlieue,
Bien qu'elle soit un peu craintive,
Elle reste tout de même très créative.

Incrustez-vous dans le monde,
Visitez donc les boutiques,
C'est une histoire très sympathique

Ce sont bien les touristes,
Qui viennent voir la capitale,
Cela n'est rien d'une ville banale.

Félix, 2DM

3) Amour caché

Lorsque je t'ai vue la première fois,
Ton image est restée gravée en moi.
Je ne pourrai jamais m'en détacher
Et personne ne pourra me l'arracher.

Ta chevelure, douce comme la soie
Me rend complètement dingue de toi.
Et de par tes yeux, les plus merveilleux
Je sais maintenant, je suis amoureux.

Mais saurais-je maintenant t'en parler ?
Ne risquerai-je pas de regretter ?
Car je ne voudrais pas te voir partir
Je ne supporterais pas d'en souffrir.

Pourtant pas besoin de milliers de mots
Pour moi ces deux seuls mots sont les plus beaux
Pour te révéler tous mes sentiments
Et tu les mérites très amplement.

Je t'aime et rien ne pourra le changer
Je ne veux que rester à tes côtés
Que ce soit dans les pleurs ou le malheur
Et te donner à jamais tout mon coeur.

Sébastien Lahaye, 2DM

mardi 8 janvier 2008

Des rimes au lycée (1)



(Photo : Portrait de Baudelaire par Courbet (tableau qu'on peut voir en ce moment à l'exposition Courbet du Grand Palais)

Lundi matin, dans le métro, quelques minutes avant de m'installer sur le siège de ma dentiste (je savais qu'elle allait m'enfoncer dans la mâchoire de très longues aiguilles - pour atteindre le niveau de l'oreille, avait-elle cru bon de me préciser), je lisais quelques poèmes d'élèves de seconde, et touché par cette atmosphère de poésie propre à me faire tolérer le savant supplice qui s'annonçait, je me suis dit : faisons profiter de ces jolis textes les lecteurs de ce blog.

Dans les semaines qui suivent, et pour changer quelque peu des "perles des cours de français", je vais donc reproduire les poèmes écrits par les élèves de deux de mes classes au lycée Eugénie Cotton de Montreuil (avec leur accord), poèmes qui devaient répondre à quelques (légères) contraintes formelles et thématiques. J'ai pris le parti de corriger les fautes d'orthographes...

1) Rêve de plume

Une plume
Noir et or
Avec une âme
Un corps

Qui n'écrit
Jusqu'au soir
Que des histoires
De vie

Dans l'ombre
Imagine
Qui illumine
L'ambre

Un soleil
Si étrange
Dont le réveil
Dérange

Les anges...

(Zoé Bourdon, Seconde Arts Appliqués)

2) L'Amour est l'Espoir
L'Espoir est l'Amour


Dans le froid et l'obscurité
Je décide de me lever
Les ténèbres tournoient autour de moi
Je ne sais plus que faire de ma foi

Elle me laisse alors seul ici
Seul, et plein de mélancolie
Puis jouissant de sa nouvelle existence
Me regarde et rit sans contenance

Cherchant un moyen de sortir
Elle arrive pour m'éblouir
Se dressant brillante et avec beauté
Telle une sublime divinité

Et déchirant le voile noir
L'espoir, je puis enfin le voir
Ma raison de vivre est arrivée
Elle me dit son nom, ma bien-aimée.

(Mostafa Quenum, 2AA)

3) Aimer,
Que veut dire ce mot lorsqu'on n'a que quinze ans
C'est un mot dont chacun a sa définition
Et qui nous remplit d'une telle réflexion
Aimer commence en souriant et finit en pleurant.

Parfois aimer est bien difficile pourtant
Du rire aux pleurs, de fierté à déception
Aimer n'est rien d'autre qu'une extrême passion
Des moments magiques où s'arrête le temps.

On a si mal parfois qu'il nous reste des fois
Un soupçon de regret et de larmes en soi
Même si on sait que personne ne pourra prendre sa place
Malgré ça avec le temps chaque peine s'efface.

Il restera toujours en moi un peu de lui
La douceur de ses mains, l'odeur de son parfum
Les étincelles de ses yeux éclairent mes nuits
Maintenant je n'ai qu'un souvenir sans fin.

(Anonyme, 2AA)

mercredi 19 décembre 2007

Sexy dogg

1) Un enfant de 4 ans, apercevant un pitbull dans un train, et se penchant vers lui :
- Bonjour gentil chien ! Eh, mais tu as l'air triste, petit chien ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Dis moi, pourquoi tu ne parles pas, petit chien ?

2) Dans le même train, un enfant de 6 ans montre fièrement du doigt un caniche ridiculement frisé, et s'écrie :
- Sexy Dog !

3) En salle des profs, une prof me voit péniblement bourrer ma sacoche d'une quinzaine de volumes du livre Knock, chez Folio (150 pages à tout casser), que je lis avec certaines classes pour certaines heures plus "light":
- Bah dis donc, heureusement que t'as pas choisi Tolstoï !

4) Depuis plus d'un an, je n'avais plus eu de questions sur mes origines portugaises. Mais elles sont revenues en force il y a quelques jours :
- Eh Monsieur, vous n'êtes pas d'origine portugaise ? Parce que franchement, j'ai des amis portugais, et quand je les vois, je me dis qu'il y a quelque chose dans votre visage qui...
Officiellement, personne dans ma famille n'est d'origine portugaise. Mais les remarques sont tellement fréquentes (on ne me demande jamais si je suis italien, ou espagnol) qu'il faudra bien que je fasse quelques recherches un peu plus poussées, l'un de ces jours...

Au passage, le clip de la semaine: Snoop fait très fort avec ce premier extrait, Sensual Eruption (version censurée de Sexual Eruption), de son prochain album, Ego Trippin. Il poursuit dans la veine électro qui se fait de plus en plus envahissante dans le rap US actuel (pour notre plus grand bonheur), tout en adressant un énorme clin d'oeil à la funk soul kitsch des années 70 et 80. L'annonce d'un grand album ?

vendredi 14 décembre 2007

Spéciale "Classiques de la rébellion en cours de français"

1) Lecture en classe de 1ère d'un poème de Ronsard, "Mignonne allons voir si la rose..."
- Eh Monsieur, ça sert à quoi ?
- Quoi donc ?
- Bah ça, lire ce genre de truc ! (Moue de mépris)
- S'entraîner pour le bac
- Mais ça sert à quoi, pour la vie ?
- Déjà, ça sert à passer son bac.
- Eh, je vous pose des vraies questions, alors, répondez-moi avec des vraies réponses ! Franchement, ça sert à quoi dans la vie ?
- C'est pour ta culture générale, c'est déjà pas mal.
- Franchement, ça sert à rien pour la vie. Vous pouvez pas nous faire faire des trucs intéressants ?... Pfff... Franchement, XVième siècle ou j'sais pas quoi...
- Lis le texte, au moins.
- Bah ça sert à rien.


2) - Ouah, pourquoi on fait ça ? (Colère)
- Il faut s'entraîner pour le bac.
- Mais on n'est pas au bac !
- C'est dans six mois. Il faut s'entraîner.
- Mais on n'est pas au bac !
- Travaille !
- Mais on n'est pas au bac ! Ca me rend fou, moi !

3) - Je te demande de te taire !
-C'est pas moi !
-Je t'ai entendu !
- C'était pas moi. Et puis y'a les autres qui parlent ! Pourquoi c'est toujours moi ?
-C'est la première fois que je te le dis.
-Les autres ils parlent ! Pourquoi vous leur dites pas ?
-Je leur dis aussi. Alors je te demande de te taire.
- Y'a pas que moi qui parle, alors ça va bien ! Dites aux autres de se taire d'abord ! (Colère)

mardi 11 décembre 2007

Des légumes pour les vieilles



1) Lecture devant une classe de Seconde du beau poème de Baudelaire, La Chevelure. Le poète évoque les rêves que suggèrent en lui les parfums et les couleurs des cheveux de sa belle :

"Tu contiens, mère d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts
"

- Alors, à votre avis, pourquoi Baudelaire parle ici de flammes ? Ca vous évoque quoi, les flammes, dans un poème romantique, dans un poème où l'auteur parle d'amour, de rêve, de voyage ?...

- Euh... Les pompiers ?

2) Etude d'une brochure sur la promotion des fruits et des légumes, pour la santé : "Frais, en conserve ou surgelés, les fruits et légumes protègent votre santé".

- Alors, cette campagne vous paraît-elle susceptible de changer les comportements ?

- N'importe quoi, Monsieur ! Les légumes, c'est pour les vieilles !

3) Lu dans une copie : "L'atmosphère est frissonnante..."

4) Lu dans une autre copie : "Il était distrait comme un éléphant endormi..."