La littérature sous caféine


vendredi 28 septembre 2007

Mickael Jackson respire parfaitement bien



1) Dans une cité de Montreuil, des collégiens sur le chemin de leur établissement.
- Ouais, j’ai pris Allemand première langue.
- Putain, mais on t’a forcé ou tu le fais exprès ?

2) Au début de L’Etranger, de Camus, le narrateur assiste à l’enterrement de sa mère. Une infirmière porte un bandeau sur une partie du visage, on comprend qu’elle a perdu son nez. J’explique aux élèves que certaines maladies vous font tomber les doigts, le nez, etc…
- Ouah, mais monsieur, comment on fait pour respirer alors ?...
- J’imagine que c’est plus facile, non ?
- Mais Monsieur, vous voulez dire qu'on n’a pas plus de nez, c’est ça ?
- Oui.
- C’est Michael Jackson !

3) J’explique en quoi consiste le genre fantastique – le surgissement du paranormal dans le réel.
- Alors, les vampires qui débarquent, c’est du fantastique ?
- Oui.
- Et Poltergeist ?
- Oui !
- Mais Monsieur ! (une élève indignée) Ça existe, les poltergeists !

mercredi 19 septembre 2007

Nager dans le pâté



1) Je me demande toujours, trois jours après l’avoir lue, quel peut-être le sens exact (et quels peuvent être les sens cachés) de cette phrase patiemment incrustée sur la table d’une salle de classe :

« Je nage dans le pâté (avec bonheur) »

De même que la phrase suivante, attrapée au vol à la terrasse d’un café, continue à me laisser perplexe :

« Il continue à enculer des mouches, mais putain, y’en a pas tant que ça des mouches ! »

2) - Quelqu’un sait-il ce que veut dire l’adjectif « prolixe » ?
- Eh, Monsieur, c’est pas des croquettes pour chien ?
(Je suppose que l’élève gardait un vague souvenir, à peine conscient, de la pub Frolic)

jeudi 13 septembre 2007

De la prison au casino



(Photo : Shanghai, nov 2004)

1) Il y a trois ans, un élève m’avait demandé si j’avais déjà fait de la garde à vue.
L’année dernière, c’était une élève qui me demandait si j’avais une moto.
Cette année, dès le premier jour, j’ai eu droit à la question suivante : « Monsieur, est-ce que vous jouez au poker ? »

2) A la terrasse d’un café parisien, un adolescent seul à une table.
Immobile, les cheveux très longs, 25 minutes de silence.
Il décroche son téléphone : « Dis, tu connaîtrais pas un coiffeur dans le quartier ? »
Il raccroche, 25 minutes de silence supplémentaire. Il se lève, et part.

3) Dans un établissement qui vend des sandwichs particulièrement élaborés, aux noms choisis. L’homme à la caisse, s’adressant aux femmes en cuisine :
« Putain, magnez-vous le cul, y’en a plus des Distingués ! Et des Elégants, merde, qu’est-ce que vous foutez avec les Elégants ? J’ai dit que je voulais des Elégants, bordel ! »

mercredi 5 septembre 2007

Mylène et Zazie dans le métro



Dans un bar assez minable de Montreuil (je reprends mes bonnes vieilles habitudes), sur un léger fond musical RnB (Cf Vidéo, le dernier tube de Timbaland, décidément producteur de l’année, The Way I are).

Deux piliers de bar, d’une soixantaine d’année, pinte de bière à la main. La femme s’adresse d’une voix monocorde à son voisin.

- J’ai vu le Dvd de Mylène Farmer. J’aime pas trop d’habitude ce qu’elle chante, mais alors là, c’est vachement bien.
- Ah ouais ?
- Qu’est-ce qu’elle est bien sur scène ! Elle arrive même à pleurer, et tout, et elle entraîne la foule avec elle.
- Ah ouais ?
- C’est une fille bien. Vraiment, son Dvd, c’est super.
- Ah ouais ?... Y’a Zazie, aussi, qu’est bien.
- Zazie dans le métro ?
- Zazie.
- Zazie dans le métro ?
- Elle est pas dans le métro, Zazie, elle est sur scène.
- Zazie dans le métro…
- Bon allez (il finit sa bière), j’ai des trucs à faire. Salut la compagnie.
- Zazie dans le métro…