La littérature sous caféine


jeudi 21 février 2008

Van Gogh, quel looser !



Je pars une petite semaine à New York, et je vous laisse en présence d'élèves de Terminale lors d'une sortie au Musée d'Orsay :

1) Un élève, devant une toile (pointilliste) de Seurat :
"Ouah, putain, comment j'aurais trop la flemme de finir la toile !"

2) A la fin de la visite, je demande à un élève:
"Alors, bilan de la matinée ? Petit commentaire sur la conférencière ?
- Bah, elle aurait été plus jeune, et avec plus de formes, c'est sûr, j'aurais été plus concentré !"

3) Un élève, découvrant la salle des Van Gogh :
"Putain, je vous jure, si on m'obligeait pas à venir ici à cause de la formation, je viendrais jamais moi ! C'est trop moche ces trucs ! Je vous jure, je trouve ça vraiment moche !"

mercredi 13 février 2008

Spéciale téléphones portables



1) Un homme dans un bar, bière à la main, décrochant son portable d'un air inquiet :
"Qui êtes-vous, Monsieur ? Qui êtes-vous ? Voulez-vous me dire qui vous êtes ? Je vous demande de ne plus m'appeler, Monsieur ! Qui êtes-vous ? Ne m'appelez plus, je vous demande de ne plus m'appeler !"
Il raccroche, l'air toujours aussi inquiet, et replonge ses lèvres dans la bière.

2) Un homme en colère, sur un trottoir, hurlant dans son portable :
"On m'a pas comme ça, moi ! Je suis pas con, moi ! Je te jure, je suis pas con ! Alors c'est pas comme ça qu'on peut m'arnaquer ! Promis, je suis pas con, ça jamais ! Le jour où on m'arnaquera, putain !... Parce que moi, je suis pas con putain !..."

3) Dans le métro, cinq jeunes qui parlent vivement, et très fort :
"Putain, le plus lourd quand on te braque, c'est pas les coups !... J'te jure, ça les coups tu les oublies, tu sais, ça te fait des bleus et ça te fait mal, mais après tu vois la douleur elle passe, deux jours après tu sens plus rien !... Ouais c'est sûr !... Mais le plus chiant, c'est le portable qu'on te pique... Alors là ouais, ça c'est chiant putain ! Parce que tu le retrouves pas putain ton portable, les bâtards ! Les coups, tu les oublies, mais ton portable tu l'oublies pas les bâtards..." (Rires sonores des autres, excitation)

jeudi 7 février 2008

La vulgarité se perd

1) J’ai vu, de mes yeux vu, non loin de Beaubourg, deux petits vieux considérer le plus sérieusement du monde une cuvette de chiottes déposée contre un arbre. L’un des deux l’a fièrement prise sous le bras, s’éloignant d’un pas tranquille…

2) Dictant un cours sur le théâtre, je vois que ma fiche annonce une sous-partie intitulée « Le Nœud » (après une première sous-partie sur l’exposition d’une pièce de théâtre). Je m’inquiète des rires gras qui ne manqueront pas de fuser à cette occasion, et je me creuse la tête pour désespérément trouver un synonyme. C’est la mort dans l’âme que je finis par inscrire au tableau :

LE NŒUD.

Pas de réactions cependant… Le vocabulaire salace n’est décidément plus ce qu’il était.

3) Correction de copies sur le théâtre, encore. Une question portait sur les différents types de comiques. J’attendais des réponses du genre : « Comique de situation, comique de caractère, comique de gestes… » Une copie s’est montrée particulièrement créative : « Comique de frappe, comique drôle, comique de jeu… »

vendredi 1 février 2008

Les répliques qui tuent

1) Dans le film d'Ozon, Swimming Pool (variation contemporaine sur la Piscine, avec Alain Delon ?), l'éditeur de l'auteur de thrillers incarné par Charlotte Rampling lance à celle-ci :

"Les Prix Littéraires, c'est comme les hémorroïdes : n'importe quel trou du cul finit par en avoir..."

2) Un couple d'une soixantaine d'années, se tenant la main et marchant d'un pas vif dans la rue, parlant haut et fort.

La femme : "C'est une salope ta copine, je te dis ! C'est une salope, c'est une salope !"
L'homme : "Oui, c'est vrai, c'est une salope ! Mais bon, elle est sympa quand même..."

3) Dans un bar, deux hommes discutent. L'un des deux s'emballe:
- Tu vois, l'intelligence, c'est un outil, en fait... Tu en fais ce que tu veux... C'est comme un marteau, tu vois... Un marteau, tu peux faire plein de trucs avec !... Tu peux construire une maison... Tu peux aussi taper sur la tête de ton voisin !...
- Tu peux aussi... euh... te le foutre dans le cul ?...
- Euh, oui, par exemple...

Clip de la semaine : le dernier clip de Prince, sur un titre extrait de son dernier album, Planet Earth. De la disco-pop parfaitement calibrée pour les ondes (ce qui est devenu rare, chez le Nain Pourpre), et singulièrement efficace :