J’ai de grandes frayeurs quand je pense à l’avenir du livre… Je n’achète déjà plus beaucoup de disques en magasin, comment ne pas imaginer pour l’édition de romans un tassement significatif dans les prochaines années ? Mes deux dernières frayeurs en date à ce sujet :

- Faisant passer l’oral du bac de français, je tombe sur une liste de poèmes en tête desquels je peux lire un message accompagnant un petit logo : « Téléchargez les autres textes »... L’édition de très courts romans ou de recueil de poèmes, dans un avenir proche, ne devrait-elle tout simplement pas disparaître ?

- Je lis l’interview dans un récent Nouvel Obs de Chris Anderson, rédacteur en chef du magazine américain Wired, se déclarant très optimiste quant à l’avenir de la diversité culturelle dans un monde où le net permettra l’émergence d’une flopée inédite de talents, plus du tout corsetés par une industrie traditionnelle qui savait imposer au public quelques best-sellers :

« Capable désormais de stocker dans des rayonnages virtuels illimités tous les livres du monde, la librairie de demain ne vendra plus 1000 exemplaires du livre que, conditionné par la publicité, chacun de nous se doit d’acheter, mais un exemplaire des 1000 livres que chacun de nous a envie d’acheter ».

De quoi faire frémir le modeste auteur d’Azima la Rouge qui n’en a déjà vendu, précisément, que 1000 exemplaires… Combien vendra-t-il du prochain s’il n’a même pas le secours d’une industrie quelque peu structurée ?