Je ne sais plus quel est l’auteur de cette magnifique formule, « vivre selon la nuance » (à propos de sa pratique de l’écriture), mais je me reconnais si bien dans ces quelques mots (du moins j’aimerais tendre vers l’idéal qu’ils dessinent) qu’il faudrait que je retrouve son nom.

Je pourrais d’ailleurs apporter ma propre nuance à cette formule et préciser que je suis souvent à la recherche d’une nuance si nuancée qu’elle devient paradoxale.

Je suis moi-même victime d’une contradiction majeure : d’une part j’ai tendance à vouloir déceler chez les gens leurs contradictions pour m’en agacer (les contradictions les plus flagrantes sont très souvent de nature politique, beaucoup de gens n’ayant pas les comportements correspondant à leurs idées), d’autre part j’aime en littérature que l’écrivain bouscule les idées reçues jusqu’à flirter avec le paradoxe.

(Rappelons au passage que Freud et Lacan aimaient souligner qu’il est absurde de s’offusquer des contradictions).