En ce moment je m'intéresse beaucoup à la notion de héros, ce personnage que la société française ne paraît plus vouloir assumer. L'œuvre de Serge Lehman, les conférences de Gérald Garutti, des revues comme l'étonnante Fantask (dont l'image est tirée), rééditée récemment, nourrissent mes interrogations sur cette sorte d'éclipse de l'âge héroïque. Les raisons en sont bien sûr en grande partie politiques, comme le souligne Bernard Joubert dans le numéro 1 de cette revue, en évoquant l'étonnante Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence, toujours active et qui a sans doute contribué à étouffer l'émergence de superhéros. La France serait-elle devenue depuis plus d'un demi-siècle une terre de censure et de crainte devant ses propres forces créatives ?