Préparant un voyage en Louisiane, je regarde enfin la première saison de True Detective (2014). J'aime sa tension, ses dialogues au cordeau, son atmosphère poisseuse... Mais la chute me laisse perplexe. Le méchant cumule tellement les tares du white trash (vulgarité, laideur, dégénérescence, inceste, consanguinité...) que l'effet voulu, glacer le sang, me laisse de marbre. A partir de quel moment le cliché devient-il inopérant ? Les peurs au cinéma ne peuvent se passer des représentations communes. Elles jonglent avec les angoisses, taquinent les phobies - on sait que celles-ci dépendent de l'air du temps. Mais quand le ressort devient trop visible, il agace. Il vire au trucage. Cinquante ans que les films d'horreur misent sur les bouseux ! (Je leur avais réservé un chapitre dans Les petits Blancs). Peut-être devraient-ils passer à autre chose ?