La littérature sous caféine


vendredi 27 août 2010

"Un roman noir ? Pas exactement..."

Une critique de Suicide Girls sur le site CultureCie, signée Anne-Laure Bovéron.

"Suicide Girls" d'Aymeric Patricot : Je de miroirs.

"Avec son deuxième roman, Aymeric Patricot bascule dans l’univers de la tentation de la mort. Un roman noir ? Pas exactement : à travers les figures d’adolescentes et de jeunes femmes suicidaires, Patricot pousse son narrateur à comprendre le vertige qu’il éprouve face à la disparition de son père, et face à sa propre existence. Quelques passages corsés certes mais au final un roman d’une réelle beauté, et aux accents sociologiques éclairants.

L’esquisse…

La dépression et les pensées suicidaires sont-elles héréditaires ? C’est ce que se demande le narrateur de « Suicide Girls », professeur parisien sans histoires. Depuis toujours, il est persuadé que l’accident de son père masque un suicide. Il en parle peu, de peur de peiner, mais la sensation ne le quitte pas. En remontant le fil de ses souvenirs, avant ce tragique décès, il récolte ce qui lui semble être des preuves, des signes avant-coureurs. Très vite, il ne peut plus contrer son attirance pour ces ténébreuses pulsions, qui tiennent de l’obsession. Le narrateur sans nom, "personne" autrement dit, se met alors en quête de jeunes femmes anonymes ayant fait l’expérience du suicide.

Tentatives répétées, mode d’expression d’une souffrance indicible, comportements à risques… il veut comprendre. Il veut leur parler, découvrir leur passé, leurs actes dans les moindres détails, leurs sentiments avant, pendant et après... De recherches sur Internet en virée dans les cafés sordides, le narrateur touche du doigt ce monde parallèle. Il découvre peu à peu un univers angoissant, sanguinolent, où les histoires des unes et des autres sont plus terribles qu’il ne l’imaginait, et bien plus difficiles que la sienne. Pourtant, c’est auprès de ces âmes perdues, et non de son épouse, qu’il perd peu à peu, qu’il trouvera du réconfort et de la beauté.

Une nuit de la Saint-Sylvestre, expatrié à Cherbourg, il rencontre Manon. Cette jeune femme mal dans sa peau, continuellement agressée par les hommes et étrangère à son corps, est pour le narrateur la plus fascinante des ‘suicide girls’. L’amour naît entre eux. Mais l’amour peut-il sauver de tout ?

Douleurs adolescentes

Auteur de deux romans (« Azima la rouge » aux éditions Flammarion, 2006), Aymeric Patricot est intrigué par les femmes dont les vies basculent. Avec « Suicide Girls » il se penche davantage sur l’adolescence. Thème rebattu s’il en faut, mais toujours intarissable, d’autant que ce professeur de lettres en banlieue occupe une place de choix pour observer les failles de la génération de demain.

« Fondé sur l'expérience ou sur des témoignages de gens très proches » de l’auteur, ce roman sonne comme une radiographie des dérives actuelles des adolescents. Automutilation, comportements dangereux, dénégation de soi et de son corps ou jeux de la mort sont en effet des pratiques de plus en plus courantes chez les futurs adultes. Petit miroir d’une frange de nos sociétés, le livre a l’air de suggérer que la mort elle-même, ou du moins sa tentation, est à elle seule le reflet de la vie. Entre jeux de miroirs et « Je » anonymes, le narrateur sans nom tente bien de trouver son être à lui, à travers la « presque-mort » de quelques jeunes vivantes, à travers la mort réelle de son père disparu.

Et s'il trouve quelques réponses à son expérience à travers les tentations des autres, « ratages » qui les a laissées en vie, Patricot rappelle, en filigrane, le propos de Hegel selon lequel « philosopher, c’est vagabonder parmi les tombes ». Apprendre à mourir, apprendre à vivre, s'imaginer demain ou refuser le deuil d'hier : c’est à bien des égards la dynamique d’eros et thanatos qui est ici à l’œuvre, déployant tout à la fois les paradoxes et la complémentarité d’une vie humaine qui, par essence, est coextensive à sa finitude. Quête intime aux accents universels, « Suicide Girls » touche du doigt ce qui, dans les pratiques morbides des adolescents d'aujourd'hui, relève de l'atemporel.

Il ne s’agit donc pas de se rouler dans la boue des sentiments les plus noirs. Certes, certaines descriptions glacent le sang. Mais il se dégage une réelle beauté de ce livre, notamment des pages, magistrales, où Manon prend voix au chapitre, racontant sa vie et sa progressive descente aux enfers. Avec un sens aigu du corps et de la psychologie de ses personnages, Aymeric Patricot touche juste, livrant davantage une pensée de la vie qu'un roman mortifère. Jouant finement sur la gamme des sensations, il séduit jusqu’à l’envoûtement.

Pour la petite histoire

La photo de couverture est une œuvre d’Irina Ionesco. Il a fallu bien des recherches au sein des éditions Léo Scheer pour trouver une image alliant la dimension tragique et fascinante des « Suicide Girls » sans tomber dans le sinistre, auquel ne se réduit aucunement le livre.

Aymeric Patricot déclare sur le blog de sa maison d’édition : « Je suis par ailleurs d'accord avec Léo, la première couverture (NDLR : un bras tendu d’où s’écoule deux traînées de sang sur fond bleu) me paraissait singulièrement glauque, et s'éloignait trop de la dimension littéraire du roman. C'est vrai qu'il y a un côté assez désuet dans cette photo... Mais c'est une forme d'élégance, et je trouve que cela correspond bien au style qui, malgré le thème très contemporain - voire trash par moments - reste classique ! »

Extrait choisi

« A mon entrée en sixième, dans un collège du centre ville de Cherbourg, au début des années quatre-vingt-dix, je me suis sentie dans la peau d’un vilain petit canard. Mon rêve aurait été que personne ne me regarde jamais, et c’était avec beaucoup d’inquiétude que je voyais mon corps changer. Je ne cherchais pas à savoir ce qu’il allait devenir, je me contentais de baisser la tête. Ce fameux jour de la piscine, j’avais surtout peur d’être disgracieuse et que la moiteur et le spectacle de nos corps nus démultiplient les cruautés. Je trouvais les adultes vicieux de nous imposer cette épreuve. Je n’avais encore jamais subi de véritable méchanceté, mais je me doutais que j’aurais à en vivre l’expérience. » "

jeudi 26 août 2010

"Suicide girls" et les points de fascination



Interview publiée par Savina de Jamblinne, sur son site Vingt-Mille lieues sous les livres, à propos de Suicide Girls :

1. Savina : "Suicide Girls" un titre qui d'emblée surprend. Quelle en est la signification ?

Aymeric : Le titre du roman désigne un genre de filles que le narrateur va prendre goût à fréquenter, des filles aux pulsions suicidaires ou qui mettent en scène leur goût pour la mort. Il éprouvera pour elles un amour à la fois tendre et passionné. Mais il est également victime de tensions depuis que son père a disparu dans d’étranges circonstances, et cet amour l’aidera à les exorciser.

L’expression de Suicide Girls a par ailleurs été rendue célèbre par le site du même nom (voir ICI), connu notamment aux Etats-Unis, sur lequel de jeunes femmes tatouées et piercées mettent en ligne des photos d’elles plus ou moins dénudées. Mon roman se contente de reprendre l’expression, en lui donnant un sens plus littéral. Il ne fait qu’une brève référence à ce site.

2. Savina : Le suicide, un thème qui vous obsède comme le héros de votre roman ?

Aymeric : Bien sûr, et l’écriture du roman m’a sans doute aidé à m’en libérer. C’était une obsession liée à ma propre histoire – le père du narrateur est largement inspiré de mon propre père. Je n’ai pas un tempérament suicidaire, et je suis à peu près certain de ne jamais commettre l’irréparable, mais j’ai la sensation de comprendre intimement l’un des mécanismes pouvant mener à ce genre de désespoir. C’est un thème noir, qui peut rebuter le lecteur, mais également très riche d’un point de vue littéraire – il embrasse des thématiques puissantes et vastes.

J’ai lancé l’écriture de ce roman lorsqu’une amie m’a raconté son histoire, une histoire terrifiante qui m’a profondément touché – ce récit constitue l’essentiel de la seconde voix du roman. Outre son écho dans ma propre vie, j’ai trouvé qu’il constituait un matériau idéal pour un roman dense et tendu.

3. Savina : Une histoire qui s’ouvre aux âmes en détresse … Pourquoi avoir écrit sur ce sujet particulièrement ?

Aymeric : Comme je viens de l’expliquer, c’est un sujet qui me concerne en partie. Mais je suis également très frappé, en général, par certains destins de gens littéralement foudroyés par des coups du sort, et notamment ces jeunes femmes victimes d’agressions sur lesquelles j’ai parfois l’impression que la société ferme les yeux. Leur solitude, la profondeur de leur souffrance constituent pour moi un point de fascination, mais aussi l’incarnation de l’horreur absolue qu’il est possible aujourd’hui de subir. Mon précédent roman, « Azima la rouge », traitait également ce thème du traumatisme, et je suis encore loin d’avoir épuisé cet intérêt en moi – bien que je m’attaque aussi par l’écriture à des sujets moins graves !

4. Savina : Une histoire d’amour naîtra entre un professeur fasciné par cette souffrance, et une “suicide girl”. L’amour et la mort, intimement liés selon vous ?

Aymeric : Je n’en ferais pas une règle absolue. J’ai connu des périodes où ma vision de l’amour se révélait étonnamment pessimiste, mais je n’ai plus ce genre de conception. Choisir la mort, il me semble que cela corresponde précisément à un manque d’amour, à l’absence d’espoir. Vous me direz que « Suicide Girls » présente justement l’histoire d’un amour qui s’épanouit sur fond de pulsions noires. Mais il le fait aussi en dépit d’elles : il fleurira sur ces pulsions tout en permettant de s’en dégager.

Disons que l’amour et la mort peuvent être se lier de manière intime, mais qu’ils restent distincts, et que l’un peut prendre le pas sur l’autre – sans vouloir céder au refrain gnan-gnan de « l’amour plus fort que la mort ».

5. Savina : Plonger dans les zones d’ombres de l’être, est-ce finalement découvrir l’humanité et la lumière qui en découle ?

Aymeric : Je ne sais pas si c’est découvrir l’humanité, en tout cas c’est découvrir ce qu’elle a peut-être de plus intense. Disons que c’est la découvrir sous un angle différent. Je ne pense pas que nous ayons tous au plus profond de nous-mêmes des « fantasmes noirs » (rêves de destruction, d’autodestruction…) ; chez beaucoup d’entre nous, ceux-ci restent inconscients et je suis à peu près sûr qu’il existe à cet égard des différences de nature – certains être naissent plus doux que d’autres. En revanche, je crois beaucoup au rôle des circonstances et au fait que certains événements puissent transformer de fond en comble une personnalité. La haine, le désespoir, la jalousie peuvent entrer dans le cœur d’une personne qui n’avait pas l’air d’y être prédestinée. Ce sont des « zones d’ombre circonstancielles », d’une certaine manière, et parler d’elles c’est effectivement présenter l’humanité d’une façon plus complète, c’est-à-dire qui tient compte des contingences.

Quant à la question de la « lumière », je comprends ce mot sans parvenir à me l’approprier, tout au moins dans ce cas-là. Je parlerais plutôt d’intensité, d’incandescence. Je pense qu’il y a comme des « nœuds » dans les personnalités, des points clés, des enjeux brûlants desquels découleront des existences entières. Le plaisir du romancier, bien sûr, est d’identifier ces points-là pour les éclaircir, les mettre à plat, dévoiler leur richesse et même leurs paradoxes – je suis fasciné par cette question du paradoxe au cœur même des instants fondateurs de nos vies.

6. Savina : “Suicide Girls” met en scène ce tragique fait d’actualité chez les jeunes. Etes-vous touché par l’absence de désir de vivre qui caractérise notre époque ?

Aymeric : Je ne suis pas sûr qu’il y ait un manque de désir plus affirmé aujourd’hui. J’ai souvent l’impression, c’est vrai, que la société française traverse une véritable période de dépression – c’est frappant dès que l’on revient de l’étranger -, mais cela me paraît dépendre davantage d’une zone géographique (en l’occurrence, l’Europe de l’Ouest ? Ou bien seulement la France ?) que d’une époque. Le roman « Suicide Girls », par ailleurs, ne me paraît pas lié à une actualité précise… Il se fait l’écho d’un certain mal-être, mais ce genre de souffrance a sans doute toujours existé. Les violences qu’il décrit ne sont pas l’apanage non plus de notre époque – même si nous sommes plus sensibles, aujourd’hui, à la présence de la violence parmi nous, et que certaines formes de violence apparaissent ou s’accentuent. Je trouve globalement que nous vivons une époque plus dure qu’il y a, mettons, trente ans, traversée par des peurs en plus grand nombre – du moins, c’est ainsi que les gens le ressentent. Autant de thèmes qui m’inspirent pour l’écriture d’autres textes.

7. Savina : Après qu’un jeune ait lu votre roman, n’y a-t-il pas de risque qu’il soit tenté d’appartenir un groupe comme “Suicide Girls” ? Ne craignez-vous pas d’enfoncer davantage un lecteur fragile ?

Aymeric : Pas du tout. Tout d’abord parce que le roman se finit sur une note positive. Mais quand bien même il s’achèverait de manière tragique, je suis persuadé que la littérature, et l’art en général, ont une réelle fonction cathartique. Bien sûr, il y aura toujours des cas particuliers, des gens faibles, influençables, qui tireront prétexte d’une œuvre noire. Mais ce sont les exceptions. Je ne connais pas de lecteurs de polars – et encore moins d’auteurs de polars ! – qui deviennent serial killers par la seule magie des mots. Plus généralement, je ne connais personne à qui la lecture ait fait du mal. Elle participe d’un travail d’élucidation sur soi, sur le monde, forcément bénéfiques. A moins que l’on suppose néfaste le phénomène même de la prise de conscience…

A ce propos, il m’arrive souvent d’essuyer des remarques effrayées de gens qui s’étonnent que j’écrive sur un sujet si sombre. Mais la littérature n’est faite que de cela ! Que l’on pense à Shakespeare, à Racine… Les auteurs les plus académiques ne parlent que d’incestes, de viols, de meurtres, de trahisons. A côté de ces monuments, mes petites suicide girls me paraissent bien douces, bien rêveuses…

8. Savina : Que retirez-vous personnellement après avoir écrit ce livre ?

Aymeric : Il y a justement un effet cathartique indéniable. En tant qu’auteur, on accumule une certaine « tension » personnelle autour d’un thème, d’une obsession ; ce texte découle d’une réflexion que je mène depuis des années. C’était un texte qu’il m’était sans doute indispensable d’écrire, et je ne peux qu’être heureux d’avoir poussé à terme le processus d’écriture et de publication.

D’un point de vue plus strictement littéraire, je pense avoir fait de nets progrès par rapport à mon premier roman, « Azima la rouge », dont j’aime moins, maintenant, les phrases courtes et saturées de formules. Mon style s’est épanoui, a pris de l’ampleur. Je pense avoir atteint comme un palier, que j’assume davantage, d’une facture plus classique. Je relirai sans doute ce roman avec moins de déplaisir dans quelques années. J’ai aussi approfondi mon propos, affiné le trait. Pour toutes ces raisons, je suis heureux de pouvoir offrir ce texte au lecteur et partager leurs impressions, tout en m’appuyant dessus pour franchir l’étape littéraire suivante.

9. Savina : Un dernier message pour les lecteurs de ce blog ?

Aymeric : « Que la force de la littérature soit avec vous ! » N’oubliez pas qu’elle a ce pouvoir (elle et ses excellents ambassadeurs, comme le blog que vous avez la chance de lire) d’élucider nos vies et de les tirer vers leurs parts lumineuses. Nous parlions tout à l’heure de lumière, et si la littérature ne peut sans doute pas éteindre tout à fait la douleur, elle peut sûrement la convertir en lumière, oui, en une sorte de force vive d’évidence et de clarté. C’est le miracle des mots que l’on pose sur les choses : ils en annulent la pesanteur.

10. Savina : Merci beaucoup d’avoir répondu sans détour à ces questions et par conséquent, de nous éclairer sur ce thème si délicat.

mercredi 25 août 2010

Nouvelles du front (suite)

Brève intervention, hier midi, dans l'émission de France Inter, "ça vous dérange", animée par Thomas Chauvineau, sur le thème du changement de vie. J'y évoque, en quelques phrases, mon passage du monde d'HEC vers celui des Lettres et de l'enseignement - j'y suis enrhumé, et légèrement survolté !

Podcast ICI (à partir de la minute 10)

dimanche 22 août 2010

Nouvelles du front (Sortie de Suicide Girls)

Rentrée littéraire 2010 (1)

On entend souvent que la littérature française est moribonde, mais chaque rentrée littéraire me donne l'impression inverse, et même le sentiment d'une inquiétante prolifération – comment tout lire (près de 500 nouveaux romans français cette année !), comment lire même une bonne partie de ce que l’on désigne comme de la littérature valable, et poursuivre en même temps sa fréquentation des classiques ? (Je me suis promis par exemple cette année de lire enfin Moby Dick, de me plonger dans Thoreau, de poursuivre ma lecture des Rougon-Macquart ainsi que l’œuvre de Philip Roth).

A propos de sélection des livres à lire, quelques bonnes nouvelles (modestes encore) sur le front des articles à propos des Suicide Girls, sorti le 18 août dernier : une dépêche AFP qui cite brièvement le roman, dépêche reprise et remodelée dans Libération (lire ICI) ; Le Monde des Livres du jeudi 19 août le cite également dans une recension de quelques romans classés par thèmes (lire ICI) ; le site Rue89, dans un article signé par Hubert Artus, Abécédaire de la rentrée littéraire, y fait également référence.

On peut lire par exemple dans Libération :

" (...) La mort rôde aussi, avec une prédilection pour le suicide. C’est le thème du huitième livre très attendu d’ Olivier Adam, Le coeur régulier (Editions de l’Olivier). Sarah, soeur cadette de Nathan qui s’est jeté du haut d’une falaise au Japon, effectue un pélerinage lugubre dans des paysages de bambous et de cèdres pour tenter de comprendre son geste. Alexandre Lacroix revient dans L’orfelin (Flammarion) sur la découverte, alors qu’il était enfant, de son père pendu à une poutre. Dans Suicide Girls (Léo Scheer), Aymeric Patricot retrace le parcours d’un jeune prof fasciné par le suicide. Le Seuil publie également Burqa de chair, roman posthume de Nelly Arcand qui s’est suicidée l’an dernier. (..)"

Brrrr...

Je me permets de reproduire également ici le mail d’un « ami facebook » racontant une anecdote sympathique à propos du livre :

" J'ai vu une personne dans la rue qui lisait votre roman, dans le marais. Je lui ai donc demandé de m'en parler.

Elle m'a dit qu'elle trouvait que le roman se lisait bien, qu'il était prenant, qu'elle le finirait probablement assez vite, et enfin qu'elle aimait particulièrement la description de la psychologie des personnages (extrait à l'appui).

C'était une libraire, qui avait lu un encart, m'a-t-elle dit, dans Libération, ou Télérama, elle ne se souvenait plus.

Détail amusant, elle m'a demandé ensuite si j'étais l'auteur. J'ai dû lui dire que non, mais je dois avouer que la tentation m'est venu de répondre oui ! Pour connaître, sans doute, la joie narcissique d'être pris pour un type talentueux...

Elle m'a dit de vous transmettre ce message..."