mardi 16 septembre 2025
Par admin,
mardi 16 septembre 2025 à 15:46 :: Littérature française
Ce n'est pas mon genre de souligner les côtés contestables de l'écriture masculine, mais force est de constater qu'en matière d'érotisme les auteurs hommes ont une fâcheuse tendance au culte de la performance. Sade, Louÿs, Apollinaire, pour ne considérer que ces références, rivalisent d'extrêmités et de violences. On quitte le plaisir pour le délire mental. Vous me répondrez que Catherine Millet n'a rien à envier à ces ogres et que Léo Barthe - le meilleur d'entre tous ? - rivalise d'intensité stylistique. N'empêche que la tendance est là, et que je trouve par exemple chez Anaïs Nin une vision subtile et riche, néanmoins sans fadeur, que je peine à trouver chez ses équivalents masculins. Ou alors, peut-être, chez HD Lawrence ou Philip Roth ? Mais on y décèle quelques ferments de vantardise...
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Par admin,
mardi 16 septembre 2025 à 15:44 :: Littérature française
Livre difficile d'accès, ces Caractères. Mais quand on s'y est lancé, quel délice de s'amuser à y lire des correspondances avec notre époque. Contredisant son goût affiché pour la vérité, La Bruyère se laisse aller à la satire et ça nous donne une galerie de caricatures qu'on retrouve presque à l'identique aujourd'hui. Trois exemples : La Bruyère tance le goût des femmes de son temps pour les "hommes publics", ceux qui n'ont d'autre mérite que d'être sujet de conversation ; puis il déplore la vogue des directeurs de conscience, qui s'octroient le droit de faire la morale sans en avoir le mérite (Ne s'agit-il pas des influenceurs ? Des éditorialistes ? ) ; enfin, il se moque des dévotes, toutes ces femmes qui du jour au lendemain suivent la mode de la morale et de l'austérité... Autre temps, autres moeurs ? Lui l'affirme, mais iI semblerait que non.
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