Adolescent, dans chacun de mes livres, il y avait une page volante sur laquelle j’inscrivais les mots dont je ne connaissais pas le sens. Puis je recopiais la définition du Robert. Je retrouve ces pages, vingt ans plus tard, et je constate que mon vocabulaire a certes évolué mais qu’il reste pauvre en matière de termes techniques (étoffes, outils, flore…).

Je reprends cette habitude, prenant soin de noter les définitions sur un fichier Word. Sans surprise, les auteurs qui m’en apprennent le plus en matière de vocabulaire sont les romanciers du 19ème, dans une moindre mesure ceux de la première partie du 20ème – et dans une moindre mesure encore les contemporains, du moins ceux qui cherchent, consciemment sans doute, à cultiver dans leur œuvre une certain richesse linguistique.

Parmi mes récentes découvertes, ces trois jolies expressions, dont je connaissais l’existence sans pouvoir vraiment les définir – ou dont le dictionnaire m’apprend des sens cachés :

Piler du poivre : quand on a des chaussures qui font mal et qu’on marche sur la pointe des pieds ; piétiner en attendant quelque chose, quelqu’un.

A croppeton : accroupi, sur les talons.

Tomber en quenouille : se disait d’une maison, d’une succession qui tombait entre les mains d’une femme ; d’un homme qui tombait sous la domination d’une femme. Mod : être laissé à l’abandon. (Quenouille : petit bâton garni en haut d’une matière textile, que les femmes filaient en la dévidant au moyen du fuseau ou du rouet).