La littérature sous caféine


lundi 27 novembre 2006

Le roman d'Azima (4)

Témoignage touchant d’une lectrice : elle m’avoue par mail avoir été violée, très jeune, par un homme de sa famille, et me dit avoir ressenti la même chose qu’Azima : le besoin, au moment du traumatisme, de dissocier le corps et l’esprit, et d’observer froidement les choses.

Evidemment, il est délicat d’en tirer de la fierté par rapport à l’écriture d’Azima. Que vaut un roman face à la douleur qu’éprouve une personne réelle ? Sur le coup, je me suis senti ridicule.

N’empêche que ce témoignage est un vrai compliment pour Azima : celui de la justesse psychologique, celui du portrait de femme – tout ce qui l’éloigne, en fait, du simple croquis sociologique. Azima reste, bien avant d’être un roman de banlieue, tentative de cerner quelques réflexes de l’esprit.

mercredi 8 novembre 2006

Le roman d'Azima (1)

Plus de deux mois maintenant après la sortie d’Azima, bilan plus que mitigé des ventes… La déception passée, reste à comprendre. Il me semble qu’une des raisons en est le sujet : les récits de viols en banlieue n’attirent pas les foules, abreuvées déjà de faits divers tous plus sordides les uns que les autres.

On me dit souvent, d’ailleurs : « J’ai bien aimé ton livre, et j’avoue que je ne l’aurais pas lu si je ne te connaissais pas… Le contenu vaut mieux que le thème. » Je me suis dit qu’en ce moment on ne s’intéressait pas aux discours "neutres" sur la banlieue - ceux qui ne privilégient ni l’optimisme, ni la rage. Le mien se veut simple constat romanesque – il ne fait ni l’apologie, ni le procès de quoi que ce soit.