La littérature sous caféine


mardi 30 septembre 2025

Fantômes au goûter

Comme d'habitude au Cercle potache nous aurons des fantômes, d'autant plus attendus que nous célébrerons la chose au cimetière. Et comme d'habitude certains de ces fantômes seront légitimes, d'autres tout à fait arbitraires - c'est la belle et dure loi de la pataphysique.

Guignon

Cherchant à me composer un bouquet de mes poèmes préférés de Baudelaire - il est vraiment le "poète impeccable", comme il qualifiait lui-même Théophile Gautier - je réalise que sa tonalité globale est décidément la tristesse. Même ses peintures du bonheur sont nostalgiques. Cela me retient de choisir beaucoup de ses pièces puisque dans mon bouquet j'aimerais des couleurs vives, pourquoi pas cruelles, mais dénuées de reflets trop dépressifs (Houellebecq est un grand dépressif, aussi, mais il est drôle). Alors je privilégie les élancées mystiques et les élans d'amour quand ils ne sont pas trop grinçants. Pourquoi pas même un peu de noirceur quand elle est étincelante, comme dans cette fin du poème Le Guignon, dont j'aime l'idée toute spirituelle d'un beau secret enfoui :

"Maint joyau dort enseveli
Dans les ténèbres et l'oubli,
Bien loin des pioches et des sondes ;

Mainte fleur épanche à regret
Son parfum doux comme un secret
Dans les solitudes profondes."

Je citerai sans doute ce Guignon au Goûter au cimetière

Les éditions Diane du Selliers ont eu la bonne idée d'associer ce poème à Odilon Redon