Pour la deuxième fois d’affilée, les blockbusters investissent Paris. Après les massacres en délire de John Wick sur la place de l’Etoile, voici les duels, ruades et cavalcades des Trois Mousquetaires. Manifestement amoureuse de François Civil, une spectatrice derrière moi gloussait à toutes les répliques, mais je lui pardonnais car le panache de l’œuvre originale transparaissait à l’écran. Malgré les concessions à l’époque – un Porthos bisexuel, des références appuyées au multiculturalisme – la joie virile célébrée par Dumas fait plaisir à voir, enfin reprise en main par le cinéma français. Seuls regrets : l’absence d’un thème musical fort, une photo sombre et l’omission de la sublime lettre du père au début du roman :

« Vous êtes jeune, vous devez être brave pour deux raisons : la première, c’est que vous êtes Gascon, et la seconde, c’est que vous êtes mon fils. Ne craignez pas les occasions et cherchez les aventures. Je vous ai fait apprendre à manier l’épée ; vous avez un jarret de fer, un poignet d’acier ; battez-vous à tout propos ; battez-vous, d’autant plus que les duels sont défendus, et que, par conséquent, il y a deux fois du courage à se battre. »