La littérature sous caféine


Les sujets tabous

Quand j’ai vu que les éditions Anne Carrière publiaient un roman sur le thème des violences faites aux hommes, « La claque » de Nicolas Robin, je me suis dit que j’aurais pu l’écrire. J’ai presque toujours choisi des sujets périlleux : le suicide, le viol, les violences faites aux femmes, la pauvreté blanche – bientôt, les assistants sexuels pour handicapés… J’aime les sujets tabous, au point de me désintéresser de ceux qui acquièrent de l’audience. Depuis MeeToo, j’ai décidé de ne plus écrire sur les viols.

J’ai donc dévoré « La claque » avec la curiosité d’un véritable frère de métier. Et je me suis amusé à quelques comparaisons. L’ouverture m’a ainsi rappelé celle d’ « Azima la rouge » (Flammarion, 2006) (« Le jour où j’ai fait rétrécir ton pull en cachemire, tu m’as giflé » / « Quand mon frère m’a donné la gifle, ma tête a fait pop. ») Et certaines scènes de violence m’ont remis en mémoire la page extraite de « L’homme qui frappait les femmes » que Richard Gaitet avait lue sur Radio Nova, musique idoine à l’appui. J’avais d’ailleurs trouvé courageux qu’il choisisse ce passage. Mais pourquoi devrait-on se priver de scènes hypnotiques ? Elles fascinent et dégoûtent, tandem secret au cœur de toute bonne littérature. Bravo en tout cas à Nicolas Robin pour son livre efficace et osé.


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