J’ai pu le constater à l’occasion de la parution de mes trois premiers romans, qui tous abordaient ce thème. Une journaliste de Télérama a refusé de parler d’« Azima la rouge » (Flammarion) au prétexte que cela stigmatisait la banlieue (mais la banlieue n’était pas vraiment le sujet). Le libraire de mon quartier a refusé d’exposer « Suicide Girls » (Léo Scheer) parce qu’il trouvait ça trop glauque (mais est-ce vraiment un critère pour juger de la qualité littéraire ?). Quant à « L’homme qui frappait les femmes » (Léo Scheer), il n’a guère intéressé que Brigitte Lahaie (mais son émission donne la parole à des témoins davantage qu’à des auteurs). Pour le coup, l’omerta n’est pas du tout le seul fait des hommes : j’ai remarqué que les femmes n’aimaient pas aborder le sujet. Quoi qu’il en soit je n’aborderai plus ce thème en littérature. A chaque fois j’ai l’impression de tomber dans un no man’s land - sans jeu de mot.