La littérature sous caféine


C'est bon, la méchanceté ! (Giesbert, Chirac, Royal et les autres)



Quel bonheur de se vider la tête en dévorant un livre politique bien méchant. Le livre de Franz-Olivier Giesbert, La Tragédie du Président (Flammarion, 2006), remplit cette fonction. Le style n’en est pas très élaboré, mais les piques fusent de toutes parts, et ce feux croisé des vannes entre hommes politiques est un régal. L’auteur n’a même plus à esquinter les hommes dont il fait le portrait, il laisse parler les autres (quoi qu’il descende allègrement Villepin, Balladur, Blondel et quelques autres) (épargnant au passage Sarkozy)…

Florilège :

Sarkozy, sur Chirac, à Jean-Luc Lagardère : « On croit que Jacques Chirac est très con et très gentil. En fait, il est très intelligent et très méchant. » (p156)

Balladur sur Villepin : « Ce pauvre garçon, ce n’est vraiment pas une lumière. Un excité qui fait son faraud et ne se mouche pas du coude. Avec ça, pas un grain de bon sens. Quand je pense que Chirac en est réduit à utiliser des gens comme ça, franchement, j’ai de la peine pour lui. » ( p200)

Mitterrand sur Le Pen : « C’est la droite à visage découvert. L’autre avance masquée, comprenez-vous. Bien entendu, il s’appuie sur des forces maléfiques et flatte les sentiments xénophobes mais il n’est pas nazi ni fasciste pour deux sous. Je l’ai bien connu sous la IVè République. C’était un parlementaire très doué, président de groupe à 27 ans, toujours assoiffé de reconnaissance. Observez comme il est ému quand on lui serre la main. Un homme comme ça, on le calme avec un maroquin. » (p302)

Chirac sur Sarkozy : « « Nicolas est fou, complètement fou. » Le ministre de l’Intérieur n’est pas en reste, qui décrit le chef de l’Etat, selon les jours, comme un « trouillard », un « fourbe » ou un « vieillard carbonisé » ». (p323)

(Je profite d'ailleurs de ce billet pour lancer un appel : depuis quelques temps je suis intrigué par une phrase de Chirac, qui aurait un jour lancé : "Ils ne vont quand même pas nous faire le coup de Plic et Ploc !" Quelqu'un comprendrait-il l'allusion ?)

En comparaison, le livre de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sur Ségolène Royal, La Femme Fatale (Albin Michel, 2007), pourtant présenté comme un brûlot, est plutôt pauvre en méchancetés.

Extraits :

« Nicolas Sarkozy, qui la regarde se débattre dans l’adversité, juge dans une formule d’un machisme exquis : « Elle n’est pas outillée. » » (p142)

« DSK ne cache pas son mépris à ses proches : « Elle est nulle ! Elle n’imprime pas. Mitterrand ne connaissait rien en la matière mais, au moins, il faisait illusion sur le reste. » » (p177)

COMMENTAIRES

Aucun commentaire pour le moment.

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.